



LES 3 ROSES DE MAI


Bien venue à tous, vous qui cherchez la voie.
Extrait d'un message que j'ai rreçu le 18 aout 2011. Louise
Tu dois faire comprendre que c'est dans le respect absolu de tout ce qui vit, que l'homme trouvera enfin la paix, de là il obtiendra la victoire absolue sur l'ennemi de l'Amour.
Dis ces paroles à ton frère :
L'amour qui est en toi réveillera ta conscience, il te permettra de trouver l'équilibre nécessaire pour atteindre ce respect, respect de l'autre, des autres et de toi même si tu accordes un regard sur les autres, à la nature dans son ensemble, tu y verras le Père Créateur.
Origine de l'hymne Nationale Corse
L'hymne corse est à l'origine un chant religieux dédié à la Vierge. A la fin du XIe siècle, l'évêque du Puy, Adhémar de Monteil écrit, en latin, le Salve Regina. Il deviendra l'un des chef de la première Croisade. Il meurt à Antioche en 1098. A la fin du XVIIe siècle, le jésuite Francesco de Geronimo, originaire de Grottaglie (province de Tarente) s'occupait des plus démunis des quartiers mal famés de Naples. Il désirait leur offrir une version du Salve Regina qui puisse être comprise par tous. Ce n'est pas exactement une traduction du texte latin.
Les relations entre Naples et la Corse sont assez étroites : des Corses vivent à Naples et des hommes d'église Napolitains vont prêcher en Corse... Ce chant d'origine napolitaine se fait alors connaître en Corse.
Les Corses ont fait d'un chant religieux un chant guerrier. La Vierge n'est pas évoquée pour protéger les plus malheureux mais pour protéger les Corses contre leurs ennemis ! Ce chant est devenu l'hymne corse en 1735, suite à une révolte des Corses contre Gênes. Le drapeau corse est alors une bannière à l'image de la Vierge. Mais Gênes redevient rapidement le maître de l'île et les chefs corses, dont le père de Pasquale Paoli, doivent prendre le chemin de l'exil qui conduit la famille Paoli... à Naples.
DIO VI SALVE REGINA
Dio vi salve Regina Que Dieu vous garde Reine
E Madre Universale Et Mère Universelle
Per cui favore si sale Par qui on s'élève
Al paradiso Au paradis
Voi siete gioia e riso Vous êtes la joie et le rire
Di tuti i sconsolati De tous les attristés
Di tuti i tribolati De tous les tourmentés
Unica speme L'unique espérance
A voi soppira e geme Vers vous soupire et gémit
Il nostro afflito cuore Notre coeur affligé
In un mar di dolore Dans une mer de douleur
E d'amarezza Et d'amertume
Maria , mar di dolcezza Marie , mer de douleur
I vostri occhi pietosi Vos yeux pieux
Materni ed amorosi Maternels et aimants
A noi volgete Tournez les vers nous
Noi miseri accogliete Nous , malheureux accueillez nous
Nel vostro santo Velo En votre saint Voile
Il vostro figlio in Cielo Votre fils au ciel
A noi mostrate Montrez le nous
Gradite ed ascoltate Acceptez et écoutez
O Vergine Maria O Vierge Marie
Dolce , clemente e pia Douce clémente et pieuse
Gli affetti nostri Nos marques d'affection
Voi dei nemici nostri Sur nos ennemis
A noi date vittoria Donnez nous la victoire
E poi l'Eterna gloria Et pour l'Eternelle gloire
In paradiso Au paradis
Art. 1 - Au nom de la Très Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, de l'immaculée Conception de la Vierge Marie, sous la protection de la Sainte Mère Avocate, nous élisons, pour la protection de notre patrie et de tout le royaume l'Immaculée conception de la Vierge Marie, et de plus nous décidons que tous les armes et les drapeaux dans notre dit royaume, soient empreints de l'image de l'Immaculée Conception, que la veille et le jour de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations les plus grandes, les salves de mousquets et canons, qui seront ordonnées par le Conseil suprême di royaume.
CONSTITUTION CORSE 30 JANVIER 1735


SANTA RISTITUA -SAINTE RESTITUDE

Patronne de Calenzana et de la Balagne depuis le 2 août 1984
(Par sa Sainteté le pape Jean-Paul II)
Aux portes de calenzana se dresse une église consacrée à santa ristituta, vierge décapitée à calvi en 303, et dont le sarcophage en marbre de carrare a été retrouvé en 1951 derrière l'autel de l'église.
Le sarcophage de santa Ristitua
Sainte-Restitude fait l'objet d'un culte très fervent.
En effet, cette sainte martyre a été à l'origine d'un miracle :
Une épidémie de peste s'était abattue sur le village et les habitants demandèrent la protection de la Vierge Marie.
Une procession fut organisée entre la chapelle de Santa-Ristituta et de Saint-Blaise et l'épidémie de peste cessa.
La confrérie du Rosaire décida de la vénérer chaque année le 5 août.
Église saint Blaise de Calenzana
L'église corse célèbre le 21 mai, la fête d'une sainte très populaire dans l'île : Santa Ristituta di Calinzana (Sainte Restitude de Calenzana). La vie de Santa Ristituta est assez obscure : certains hagiographes situent son martyre en l'an 225, les autres, en 303. Née en Corse, Santa Ristituta était la petite-fille d'un ex-centurion de la flotte prétorienne de Ravenne, nommé Caïus Caninus Germanus, qui vint s'établir à Lurinum, en Balagne. Il commandait là une cohorte recrutée dans la région d'Ulmia après avoir obtenu une concession territoriale. Ristituta naquit donc dans une famille païenne et se convertit au christianisme lorsqu'elle fut jeune fille. Très vite, elle fut dénoncée à Pyrrhus, le préfet de Corse et de Sardaigne.
La cruauté de ce chrétien apostat fut sans limite pour tenter de faire renoncer la jeune fille à sa foi. D'abord battue avec des nerfs de bœuf, puis lapidée, Ristituta fut jetée dans un brasier mais ne brûla pas. Elle survécut encore miraculeusement à toute une succession de supplices : sa chair fut d'abord labourée avec des peignes de fer ; du lait et non du sang suinta de ses plaies, prodige qui provoqua la conversion d'un certain nombre de soldats. On voulut ensuite la noyer en mer, mais elle fut sauvée par un morceau de liège qui la ramena vivante sur le rivage, tandis que ceux qui cherchèrent à l'immerger périrent noyés. Confrontée de nouveau au préfet, Santa Ristituta le traita de renégat. Ses bourreaux eurent finalement raison de sa vie en lui tranchant la tête ; cela se passait à Calvi, un 21 mai. Elle mourut en même temps que cinq autres martyrs : Parthée, Parthénopée, Pargoire, Domnisius et Veranus. D'après la légende, les six martyrs se relevèrent, ramassèrent chacun leur tête et parcoururent ainsi environ quatre kilomètres pour aller la déposer en un lieu appelé Mara (proche de Sainte-Catherine). Dans la nuit qui suivit, des Chrétiens vinrent ramasser leurs corps pour les ensevelir à Ulmia, au lieu-dit Loru. Là, on y bâtit un petit mausolée, et plus tard; une église.
L'histoire des reliques de Santa Ristituta fut pour le moins extravagante, et les Calzaninchi (habitants de Calenzana) ont bien mérité de les conserver après s'être battus pendant des siècles pour les récupérer et les protéger. Après la conversion de Constantin au IVéme siècle, selon les uns, mais au VIéme siècle selon les autres, les reliques des six martyrs furent placées dans un sarcophage. La tradition locale donne ensuite différentes versions détaillant les translations de ces reliques au cours des nombreuses invasions qui se succédèrent dans le pays. Quoi qu'il en fût , les reliques égarées furent un beau jour retrouvées sur la plage de Calvi.
Plusieurs villages voisins de Calinzana revendiquèrent la possession des saintes reliques, mais Santa Ristituta fut fidèle aux Calzaninchi. On raconte que lorsqu'on décida de lui construire une chapelle (fin Xiéme, début XIIéme), les habitants de Montemaggiore voulurent absolument que cela fût fait au lieu-dit a Piobba. Mais chaque nuit, les pierres qui y étaient apportées pour la bâtir étaient mystérieusement transportées à l'emplacement actuel de la chapelle, u Loru, où la sainte et ses compagnons avaient été ensevelis. On surveilla de nuit et l'on s'aperçut que deux grands bœufs blancs tiraient miraculeusement un chariot contenant les pierres de la future chapelle, et s'acheminaient en direction d'u Loru. Une autre version de la légende raconte que ce fut le sarcophage même que les bœufs transportèrent jusqu'à u Loru ; là, ils s'arrêtèrent net, comme pour indiquer que c'était bien l'endroit où la sainte voulait demeurer. La chapelle fut donc bâtie en ce lieu et dès lors, les Calzaninchi n'eurent de cesse de protéger les reliques convoitées de Santa Ristituta.
Au XIIème siècle, on désigna un gardien pour veiller sur les saintes reliques. Au XVIéme siècle, on entoura le tombeau d'une grille de bois, et plus tard encore, d'une grille en fer forgé. Dès le XIIéme siècle, de nombreux miracles eurent lieu sur la tombe de la sainte ; les ex-voto attestaient l'efficacité des interventions miraculeuses de Santa Ristituta. A l'époque de la réforme grégorienne, les Calzaninchi voulurent se faire enterrer près de leur sainte protectrice et ainsi apparut le Campu di Santa Ristituta. L'identification des reliques étant après tout incertaine puisqu'elles avaient longtemps disparu, un évêque incrédule du XVIéme siècle voulut s'assurer que celles de Santa Ristituta s'y trouvaient bien. Il aurait brisé un coin du sarcophage pour y glisser la main. Mais, oh ! horreur, lorsqu'il la retira, sa main était toute desséchée… Main ou bras desséché suivant le chroniqueur, on s'accorde à dire que l'évêque ne recouvra l'usage de son membre qu'après avoir fait vœu de protéger le cercueil de la grille qui l'entoure.
Le sarcophage
Le sarcophage fut finalement ouvert en 1951 ; on y retrouva les restes de six personnes, ce qui tend à confirmer la présence de Santa Ristituta qui avait été mise en doute par Tronci, dans ses annales de Pise : selon lui, le corps de la sainte avait été emporté par la flotte pisane et mis à l'abri dans l'église primatiale de Pise. Mais cette thèse est fort peu accréditée. Santa Ristituta fut nommée seconde patronne du diocèse de Sagone en 1729.
Procession Sainte Restitude
Les Calzaninchi honorent leur sainte patronne deux fois par an : le lundi de Pâques, ils portent Santa Restituta en procession jusqu'à l'église Saint-Blaise de Calenzana, par la route départementale. Au mois de mai, le dimanche le plus proche du 21, les Calzaninchi fêtent Santa Ristituta en grande pompe. Après l'office du matin à l'église Sainte-Blaise, la statue de santa Ristituta u Loru et de son reliquaire, font le tour du village en procession pour effectuer le pèlerinage qui la ramènent enfin chez elle, jusqu'à la chapelle qui porte son nom. Et puis il y a une grande animation au moment du retour des brebis et des chèvres au compulu (parc) ou à la mandria (bergerie) ; en effet, ce jour-là, les bergers distribuent gratuitement le lait en l'honneur de la sainte patronne. Le public vient à leur rencontre avec des récipients décorés pour l'occasion, et assiste joyeusement à la traite du troupeau.
Pour finir, rappelons que Santa Ristituta vint en aide aux patriotes de Calinzana (Calenzana) pour repousser les ennemis génois. C'était en janvier 1732 : Camille Doria et ses 8000 hommes vinrent surprendre Ceccaldi qui campait avec 1500 patriotes à Calinzana. Le choc de la bataille fut effroyable. Les Calzaninchi apportèrent leur concours aux troupes de Ceccaldi avec les moyens du bord. Ils jetèrent de l'huile bouillante des toits, lancèrent des ruches sur les assaillants et, pour rompre leurs rangs, lâchèrent dans les rues des taureaux couverts de poix enflammée. Enfin, dit-on, Santa Ristituta y mis du sien : on la vit " exterminer de sa propre main plusieurs mercenaires génois ". Les patriotes, les Calzaninchi et Santa Ristituta réussirent l'exploit de repousser tous ensemble l'énorme armée des Génois.





Chapelle de sainte Ristituta u Loru
SAN TEOFILU DI CORTI - SAINT THÉOPHILE DE CORTE

SAINT PATRON DE LA CORSE.
en construction
San Teofilu est né le 30 octobre 1676 à Corti dans l'ile de Corse qui était une dépendance de la république de Gênes, Sa mère Madeleine Arrighi, et son père, Jean-Antoine de Signori, lui donnent le prénom de Blaise. Ils mirent dès lors tous leurs espoirs dans ce fils unique, seul capable de de leur assurer une descendance.
Mais Blaise allait suivre un tout autre destin, et contre la volonté paternelle. À l'âge de 18 ans, après sa scolarité il entre au couvent des Franciscains de Corti, chez les frères mineurs de l'observance, ou il prend le nom de "frère Théophile". En ce temps là, la province observante de Corse comptait 30 couvents et 320 religieux. Théophile fait sa profession de foi le 22septembre 1694.
Il part ensuite à Rome pour y suivre la formation de séminariste au couvent de l'Ara Coeli; Le 30 novembre1700, Il est ordonné prêtre à Naples. Il est envoyé comme lecteur de théologie au couvent de Civitella (aujourd'hui Bellegra).
Victime d'un accident il resta boiteux. Il décide de se consacrer à la prédication itinérante, en Italie, puis en Corse, ainsi qu'à l'assistance des malades.
Il ranima la vitalité de nombreux couvents par sa fermeté et sa douceur, forçant même l'admiration des moines qui lui étaient le moins favorables.
Dans l’histoire de l’Ordre de saint François d’Assise, il est resté comme l’apôtre des Ritiri, ces couvents de retraite proches de la vie érémitique, où la règle franciscaine était observée dans toute sa rigueur.
Il qui propagea beaucoup les maisons de retraite des Frères et montra une grande piété envers la Passion du Seigneur et la Vierge Marie.
Il se retira successivement dans plusieurs couvents de récollections (ritiri) où l’on observait rigoureusement la règle franciscaine, dans une très stricte pauvreté, à Bellegra près de Rome, puis à Palombara, en Sabine où il fut « gardien ». Dans l’histoire de l’Ordre de saint François d’Assise, il est resté comme l’apôtre des Ritiri, ces couvents de retraite proches de la vie érémitique, où la règle franciscaine était observée dans toute sa rigueur et où les moines font la charité.
En 1730, il revient en Corse où il tenta de promouvoir les couvents de récollection. Malgré les oppositions rencontrées, il peut enfin réaliser sa réforme à l'ermitage de Zuani, appelé par le frère gardien en exercice. Il lui succédera comme gardien. Il fonde un autre ritiro à Campoloro et réforma le couvent de Cervione.
Durant cette période, il effectua une intervention de conciliation auprès du comte de Wurtemberg chargé par la République de Gênes d'une mission punitive en Corse.
En 1734, le chapitre provincial le désigne à nouveau pour l’Italie et chargé d’établir des couvents de récollection en Toscane. C’est à Fucecchio en Toscane qu’il peut faire passer le couvent de l’observance à la réforme des maisons de récollection. C’est là qu’il mourut le 21 mai 1740, laissant un grand renom de sainteté. Il est considéré comme un saint guérisseur ; il avait le pouvoir de guérir les malades mais aussi celui de pouvoir prévoir la mort. On lui attribua de nombreux miracles, rendant la vue aux aveugles notamment, et même après sa mort, aux malades qui venaient sur sa tombe. Il fut canonisé par Pie XI, le 28 juin 1930.
Ses reliques sont arrivées au mois de septembre 1930, dans des conditions rocambolesques. Un violent orage a dispersé les gens qui attendait leur arrivée à la gare. Quand le train est arrivé, il n'y avait plus que les curés. Il n'y avait plus personne pour célébrer l'évènement. D'aucuns diront aussi que « l'appui de Mussolini pour qu'il soit canonisé n'a pas été du goût de tout le monde à Corte. »
C’est au terme d’un long périple entamé il y a six ans que la paroisse de Corte s’est enrichie d’une nouvelle relique de Saint Théophile, sa sandale offerte par le couvent toscan de Fucecchio. Les efforts de la confrérie San Teofilu associés à ceux du diocèse d’Ajaccio auront fini par porter leur fruit.
Cela aurait pu être un morceau de tibia (trop en poudre), sa bure (trop peu présentable), voire même son bâton de pèlerin (trop précieux). A force de négociations, ce fut donc une sandale, celle là même qu’il portait sur son lit de mort. C’est peu dire que Saint Théophile de Corte les a fait marcher : les habitants de sa ville natale comme ceux de la Toscane où il s’est éteint, sans compter ceux du diocèse d’Ajaccio pour qui il devenait une cause nationale. Laurent Ghionga, prieur de la confrérie éponyme ne déclarait-il pas : « C’est avec beaucoup d’orgueil que nous avons pu ramener une de ses reliques » ?
Dans l'église de l'Annonciade (1450) à Corte se trouve la chapelle de San Teòfalu avec sa statue et son gisant. À l'intérieur, à gauche du chœur, est exposé l'extrait de naissance de Blaise de Signori (1676), devenu frère franciscain sous le nom de Théophile de Corte et canonisé en 1930. Dans la chapelle placée sous son vocable, le saint apparaît sur son lit de mort.
San Teofalu est mort le 21 mai 1740 à Fucecchio (Italie) en odeur de sainteté. Son corps garda toute sa souplesse, son sang resta fluide. Après sa mort, les miracles se multiplièrent sur son tombeau ; Un paraplégique fut guéri en 1860, une fillette se releva d'une colxagie au fémur en 1877...
Il fut béatifié en 1896, il a été canonisé le 28 juin 1931 par Pie XI.
Théophile de Corte est un saint corse, San Teòfalu, le seul des temps modernes porté sur les autels. San Teòfalu est considéré comme le seul saint corse ; il est reconnu comme patron de la Corse et de la ville de Corte. Il est fêté le 19 mai depuis 1931, date de sa canonisation.





San Teofalu et le comte de Wurtemberg
Procession dans les rues de Corti
Messe lors de la fête de San Teofilu
Le Reliquaire Chapelle San Teofalu
CORTI -CORTE












C'est à la Cunsulta (=assemblée) di Corti, le 30 janvier 1735, que l'on plaça la Corse sous la protection de Marie.
"...Nous élisons, affirment les Corses à cette occasion, pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l'Immaculée Conception Vierge Marie, et nous décrétons de plus que toutes les armes et drapeaux de notre dit royaume soient empreints de l'image de l'Immaculée Conception, que la veille et le jour de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations de joie les plus grandes..."
Par ailleurs la Cunsulta choisit la fête de l'Immaculée, le 8 décembre, comme jour de fête nationale insulaire.
La nation Corse proclame son indépendance et se place sous la protection de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie dont l’image sera empreinte sur ses armes et ses étendards.
L'histoire de la Madone de Pancheraccia, est arrivée en 1836, avant l'histoire de Notre Dame de Lourdes datant de 1858.
Une petite fille paysanne du village de Pancheraccia, situé entre Aleria et Corti, la petite Maria-Catharina " FRANCESCI", d'un peu plus
de 12 ans, s’était rendue avec sa mère en forêt, dans la montagne, pour y faire des fagots de bois, pour se chauffer l'hiver au village. Mais la fillette, s'étant séparée de sa mère, en prenant des fagots, s'égara dans le petit bois. Elle n'arrivait plus à retrouver son chemin.
Comme elle s’était égarée et que l’heure avançait, elle se mit à pleurer, se plaignant d’avoir soif, lorsque soudain, la Sainte-Vierge lui
apparût et lui demanda pourquoi elle pleurait.
« Je me suis égarée, répondit l'enfant, et j'ai bien soif ! »
A ces mots, Notre-Dame fit jaillir Elle-Même de ses Mains Immaculées, un peu d'eau, et d'un trou qu' Elle creusa de la terre.
(De sa terre, puisque la terre de Corse est déclarée sienne depuis des générations : en tant que Reine Immaculée de la Corse),
et la Sainte-Vierge Marie lui dit :
« BOIS DONC, ET VA DIRE A LA POPULATION DE CE VILLAGE, DE VENIR ICI, POUR M'Y CONSTRUIRE UNE CHAPELLE !»
L'enfant objecta :
«Oui, mais les gens ne me croiront pas ! »
«POUR PREUVE» répondit la Vierge Sainte, « VOICI SUR TA MAIN, UN SIGNE DE CROIX INEFFACABLE, »
puis Elle ajouta ces paroles mystérieuses :
« D'ICI UN AN, TOI, TU NE SERAS PLUS DE CE MONDE ! »
Et tout arriva, comme la Sainte Vierge l'avait dit !
L'année d'après, la petite s'en alla vers le Paradis rejoindre Notre Sainte Vierge Marie.
La Prophétie se réalisa.
De nombreuses grâces ont été obtenues par l’intercession de la «Madone» de Pancheraccia.
« Un jour un pauvre homme couvert d’une sorte de lèpre s’était rendu à la chapelle. Il passa toute la nuit dans le vestibule auprès de la source mystérieuse et s’y lava pendant la nuit; et voilà que le matin, le curé venu avec toute la population pour célébrer la sainte messe, s’aperçut que le pauvre homme était entièrement guéri. Toute sa peau était tombée à ses pieds comme un vêtement, à tel point qu’on pût la prendre au bout d’un bâton pour aller vite l’enterrer.»
« une autre fois, c’est une pauvre mère de famille qui priant dans le sanctuaire pour son mari malade, fit vœu de donner une nappe d’autel si, en rentrant chez elle, elle retrouvait son mari guéri. La Sainte-Vierge lui accorda cette grâce.»
Les témoignages sont de Jean-Paul Casanova de Pancheraccia, né en 1843 et des 2 frères Franceschi nés vers 1836, qui ont assisté dans leur enfance au remplacement de la statue et qui tenaient de leur père les traditions relatives à l’origine de la Chapelle.
Grande est la confiance et la dévotion en «la Madone de Pancheraccia », les habitants des villages voisins, les pèlerins de plus en plus nombreux, célèbrent avec enthousiasme la «Fête du 8 septembre» Nous fêtons également le 1er juillet, en souvenir du remplacement de la vieille statue par la nouvelle.
Nous aussi, humblement prosternés au pied de la Sainte-Vierge, demandons lui de ramener l’enfant égaré, d’étancher sa soif de vérité en nous faisant connaître son Divin Fils qui est la vérité même et de nous corriger de nos mauvaises habitudes pour nous conduire un jour jusqu’au bonheur du ciel.
C’est la seule apparition authentifiée, de la Vierge Marie en Corse, au XIXème Siècle.
Bien antérieur à celle de Lourdes. Un pèlerinage annuel s’ y déroule le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge Marie.
La chapelle fut construite avec courage par les villageois, où la source miraculeuse de NOTRE-DAME y coule toujours à flot, à l'entrée de la chapelle.
La chapelle de Notre-Dame de Pancheraccia se trouve au bout d'un sentier marqué d' un chemin de croix dans la ville du même nom.
C'est aujourd'hui un lieu de pèlerinage. La Vierge est apparue pour faire jaillir une source miraculeuse a un enfant qui était en train de mourir de soif.
Pancheraccia est le seul lieu d' une apparition de la Vierge en Corse et l' on sait la place privilégiée qu' occupe la Vierge dans le cœur des Corses.
Chaque année (7 et 8 septembre), un pèlerinage très important réunit les fidèles venant de tous les coins de l' île et du continent. La source jaillit encore en abondance de nos jours rafraîchissant les pèlerins et les visiteurs de son eau cristalline. L'opuscule que l'on se procure à la chapelle Notre-Dame de Pancheraccia raconte comme suit l'histoire de l'apparition :
Le village de Pancheraccia ne comptait qu'une pauvre population de deux cents âmes. Néanmoins, tous se mirent à l'œuvre : le maquis fut déboisé, le rocher aplani et la chapelle édifiée à la Madone de Pancheraccia.
Vers 1852, l’ancienne statue fut remplacée par une statue de marbre blanc. Les témoins de cette fête virent des éclairs couronner l’ancienne statue au moment où on la retira de sa niche.
La nouvelle statue, en marbre, qui est la même que l’on vénère encore aujourd’hui, représente la Sainte-Vierge debout portant assis sur
son bras gauche l’enfant Jésus qui tient le monde dans ses mains.
De sa main droite, elle soutient légèrement le pied de l’enfant. Ses yeux comme ceux de l’enfant Jésus, regardent loin devant, elle semble prête à marcher, pour donner au monde Celui qui est «le chemin, la vérité et la vie ». Ce modeste ensemble, d’une harmonie parfaite, rappelant les statues antiques, inspire une grande dévotion.
De nombreuses guérisons miraculeuses ont été constatées au long des années, comme à Lourdes, mais ce petit "Lourdes de Corse", reconnu par ROME, avec la visite de l'évêque d' Ajaccio, pour le pèlerinage annuel du 8 septembre après l'An 2000, en ce lieu, pourtant reconnu,
mais qui est resté encore si peu connu, comme un trésor caché à découvrir encore sur cette petite île de beauté qui nous réserve tant de
divines surprises des Cieux !
Tout comme l'histoire de la petite "sainte" du village d' à côté, à Piedicroce, en Haute-Corse, qui aurait vu Notre-Dame dans le maquis,
pour un appel à la pénitence, et à la dévotion de la Croix du Sauveur et dont l'histoire restée discrète est inscrite, à la mairie du village, en plus, c'était une contemporaine de la voyante Madeleine Parsi, de Notre Dame de Campitello, dans les années aux environs de 1912, puisqu'elles se sont retrouvées toutes les deux au Couvent des Bénédictines d' Erbalunga.
le dossier de Notre-Dame de Campitello est au Vatican, mais l'enquête a été arrêtée pendant la guerre et attend encore sa réalisation, car Notre-Dame demandait à Campitello qu'on Lui bâtisse ici une cathédrale, en apparaissant à des enfants dans les châtaigniers puis à la
grotte d'où une source a jailli, avec le miracle surprenant d'être apparue devant tous les villageois qui faisaient la procession en chantant ensemble avec les anges :
le " DIO VI SALVE REGINA " Corse,
Pour qu'elle soit vénérée sous tous ses titres, disait-Elle, comme Notre-Dame des Grâces, Notre-Dame du Mont Carmel, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame de La Miséricorde, Notre-Dame de La Paix,.....etc.
Notre- Dame de Pancheraccia Vénérée par des centaines de fidèles
A Pancheraccia, les fidèles, jeunes et moins jeunes, sont venus prier Notre-Dame et lui rendre hommage pour ses actions de grâces.
Comme cela peut se vérifier chaque année, sur l'esplanade du lieu de pèlerinage, la Madonna de Pancheraccia à ses fidèles, manifestement plus nombreux tous les 8 septembre.
Le village paré des couleurs mariales, a autorisé ci et là quelques stands destinés à la restauration des pèlerins, « mais pas trop s'en faut
non plus », précisent les membres de l'association qui privilégient en ce jour, la croyance et la parole liturgique à l'aspect purement mercantile. Car, il faut bien convenir que la foi reste la valeur refuge pour la plupart d'entre eux présents depuis l'aube au pied du
sanctuaire, niché dans son écrin de verdure. Un lieu qui respire paix et sérénité et invite à la prière.
Certes, pour les moins valides la marche vers la chapelle blanche s'avérera ardue, mais ça n'est point non plus le parcours du Golgotha :
«Notre-Dame de Pancheraccia vaut bien ce sacrifice, s'exclame avec ferveur Pierre Riolacci venu de Pianellu. Dans le temp on y venait à pied ou à dos de mulet ».
Pour le Cortenais René Maurès, un fidèle du pèlerinage,
«il faut aussi faire pénitence. C'est pour cela que nous sommes ici. On vient prier, rendre hommage à la Vierge pour ses actions de grâces. Alors il faut faire le chemin à pied, s'arrêter devant chaque station et se recueillir. Nous venons chaque année remercier la Vierge depuis
que nos petits-enfants ont eu un accident en s'en sortant miraculeusement indemnes».
A côté des habitués, ils sont également nombreux à découvrir le site, à l'image de cette vingtaine de catholiques venus en bus depuis Vivario
L' EAU MIRACULEUSE
La fontaine miraculeuse de la vierge de pacheraccia à été construite au XIXème siècle. Elle est un lieu de culte où chaque 8 septembre, jour de la nativité de la vierge, l'on s'y réuni pour une veillée de prière et de recueillement. La source alimentant cette fontaine aurait été mise à
jour par la vierge elle-même pour venir en aide à une fillette assoiffée, égarée dans le maquis.
D'autres viennent d'encore plus loin et plus précisément d'Agde, dans l'Hérault. Ce couple de retraités fait le pèlerinage chaque année en Corse pour prier à Lavasina, Casamaccioli « et cette fois à Pancheraccia car nous avons appris que la Vierge y était apparue au XVIIIème siècle ».
Les fidèles se recueillent devant la statue de marbre blanc de la Vierge à l'enfant, installée dans le sanctuaire. Ils brûlent des cierges en invoquant Notre Dame de donner la santé à un proche ou à un ami.
On achète des rosaires, des médailles, des icônes religieuses et des fioles à l'effigie de la Vierge de Pancheraccia, sans oublier de les remplir
à la source miraculeuse,
Après avoir animé la neuvaine, le père Vincent, nouveau curé Polonais d'Aléria, découvre la tradition insulaire « dédiée aux fêtes mariales. Je m'étonne de la très forte vénération pour la Vierge Marie et de la croyance profonde des Corses qui viennent ici depuis des années, en un lieu où il y aurait eu une apparition »
Une carte de la Corse à l'époque romaine exposée à la Chapelle Sixtine de Rome mentionne un village appelé "Panche Rattia". Un détail tendant à prouver que le village, situé entre l'intérieur et la plaine orientale, existait déjà à l'heure où l'empire romain s'étendait en Méditerranée.
Le village est célèbre dans toute la Corse pour être le théâtre de la seule apparition de la Vierge reconnue par le Vatican.
Elle aurait sauvé une petite fille de la soif en faisant apparaître une source près de la chapelle Notre-Dame de Pancheraccia, devenue
depuis un lieu de pèlerinage très important, qui attire un grand nombre de fidèles tous les 8 septembre.
La statue en marbre fut inaugurée en 1852, et on rapporte qu’à cette occasion, un lépreux fut guéri de sa maladie en se lavant dans l’eau de la source.
Le village possède une église paroissiale qui a été rénovée comportant toujours une partie ancienne, la chapelle Saint-Pierre au sud et
surtout la chapelle consacrer au culte marial qui accueille chaque année de nombreux pèlerins venus célébrer la nativité de la Vierge.
La Vierge Marie
La Vierge Marie est la mère protectrice de tous les Corses. C'est la Mère universelle, vénérée et adorée dans toute l'île ;
L'hymne des corses, chant d'amour et prière dédiée à la Sainte des Saintes.
Chose assez méconnue, c'est qu'avant que Pasquale Paoli ne dota la nation corse de l'emblème de la tête de Maure, c'était la Sainte-Vierge
qui y tenait place ; et même si elle a disparu de notre bannière, elle est à jamais en nous.
Elle est fêtée le 15 août pour l'assomption, mais aussi et surtout le 8 septembre, date de sa naissance ; jour ou des dizaines de pèlerinages lui rendent grâce.
NOTRE-DAME DE PANCHERACCIA














Pèlerinage sur le lieu de l'apparition de la vierge de Pancheraccia en mai 2013
NOTRE-DAME DE CAMPITELLO

LA REINE IMMACULEE DE LA CORSE
C'est à vous Reine Immaculée de la Corse, Ma Mère très aimée que nous nous adressons.
Vous avez été choisie comme notre patronne, lors de la Consulte de Corté du 30 janvier 1735.
En Corse, la dévotion à Marie remonte au IVème siècle; les églises, chapelles et oratoires qui lui sont consacrés sont nombreux : cent vingt-six églises paroissiales lui sont consacrée, peu de pays ont, à proportion égale, autant d'églises mariales que notre île. La Vierge est venue se manifester plusieurs fois en Corse : Pancheraccia, Lavasina ont été reconnues par l'Eglise.
Conformément aux décrets du Pape Urbain VIII, je n'anticipe en rien le jugement officiel de l'Eglise. à l'avance, je me soumets filialement et sans réserve à sa décision.
Campitello est une petite commune située à 42 Km de Bastia. Ce village comptait en 1880 cinquante familles et comportait trois hameaux : Bagnolo, Progliolo, Panicale. C'est dans ce dernier lieu que la Vierge Marie s'est manifestée.
Hélène Parsi est née le 29 novembre 1884. Son père, homme juste et pieux s'appelait François. Sa mère, née Françoise Lorenzi et originaire de Pietralba était aussi une femme très pieuse. Ils élevèrent une famille de 8 enfants, dans la confiance de la bonté divine car le ménage était pauvre. Parmi ces enfants se trouvait Madeleine dite Lellena, elle avait été baptisée le 14 décembre 1884 et avait fait sa première communion le 15 août 1897.
Les Apparitions
Première apparition - lundi 26 juin1899
Un événement se place dans la vie de cette remarquable et pieuse jeune fille. Je lui laisse la parole. Le lundi 26 juin 1899, dit-elle, j'avais fait la sainte Communion à la messe. Vers onze heures, au moment où les enfants sortaient de l'école, une de mes compagnes, à peu près de mon âge, nommée Perpétue Lorenzi, est venue me demander si je voulais aller chercher du bois avec elle, pour sa mère qui allait pétrir le pain.
Je me suis sentie tout de suite portée à dire oui, malgré la chaleur qui était très forte ; et c'est avec une grande joie au cœur, joie et désir que je ne m'expliquais pas, que je l'accompagnai immédiatement, malgré les craintes de ma mère, car j'avais les jambes malades. Après avoir passé le Casalèse, et en route pour faire notre fagot, vers midi, arrivées au-dessus de la fontaine Mondulo-Prête, tandis que nous causions ensemble du bonheur que j'avais eu de communier, de mon désir de me faire religieuse et que je lui apprenais, en marchant, les prières pour qu'elle puisse être admise à la 1ère Communion, car elle ne savait pas lire et désirait vivement les savoir, tout à coup, nous avons entendu des chants merveilleux, des chœurs tellement beaux qu'on ne peut pas le dire !
C'était un Cantique, dont le refrain est :
La voix du peuple fidèle
Chante à l'envie ton bonheur ;
On t'appelle toute belle
Oh ! Mère du Rédempteur
Car la tache originelle
Jamais n'a souillé ton cœur.
Toutes surprises, nous avons entendu deux couplets et en cherchant d'où venaient ces voix admirables, nous courons vers le lieu d'où provenaient ces chants si mélodieux. Mais les chants ayant cessé, nous voyons de suite, au-dessus du rocher, (ce rocher au-dessous duquel depuis a jailli la fontaine), apparaître une belle si belle Dame, qu'on ne peut le décrire. Elle était de belle taille, tout habillée en blanc, avec un voile bleu ciel en forme de manteau. Des rayons lumineux formaient une couronne sur sa tête. Ses pieds nus étaient posés sur un nuage et nous distinguions même les ongles, tant la clarté qui l'environnait était grande. Sa figure était d'une beauté dont on ne peut se faire une idée. Ses yeux regardaient le ciel et ses mains étaient jointes, dans l'attitude de la prière.
Puis nous avons récité le chapelet ensemble, toujours en regardant la Belle Dame, que nous ne pouvions nous lasser de contempler ! Après un temps qui nous a paru à peine quelques minutes, la Très-Sainte-Vierge, de la main droite, a tracé sur nous un grand signe de croix, toujours en nous souriant et s'est élevée en ouvrant les bras vers le Ciel, où nos regards l'ont suivie, jusqu'à ce qu'elle ait complètement disparue ...
C'est alors que nous nous sommes aperçues, à notre grand étonnement, que le soleil était déjà couché depuis longtemps ; il pouvait être 8 heures du soir. Qu'allont-on penser de notre longue absence ! ...et nous n'avions pas ramassé du bois encore ! ...Nous allions être grondées ; nos mères devaient être inquiètes...
Pour rentrer plus vite, nous sommes parties par le chemin opposé à celui que nous avions pris. En hâte, nous avons ramassé un peu de bois , tout en causant de ce qui nous était arrivé, puis nous nous sommes séparées au village... En rentrant chez mes parents, je suis allée tout droit dans ma chambre et j'ai continué à dire mon rosaire, sans parler de rien à ma mère, qui avait été inquiète de ma longue absence et avait demandé en vain aux uns et aux autres, si l'on m'avait rencontrée...
Dans le village, le motif de notre longue absence a été connu immédiatement .
2ème apparition - 4 juillet 1899 :
Depuis que Lellena a eu l'immense bonheur de voir la Très-Sainte-Vierge, elle songe sans cesse à la contempler de nouveau. Le 3 juillet, pressée par une force mystérieuse, elle se rend, en compagnie de sa marraine, la Veuve Casanova, à l'endroit où elle a vu l'apparition le lundi précédent .Chemin faisant elle rencontre sa compagne Perpétue, qui a partagé sa joie le 26 juin et l'invite à son tour au champ des apparitions. Celle-ci est désolée de ne pouvoir se joindre à elle, car son père le lui a défendu ; il faut donc, et bien à regret, se soumettre. Arrivées en face de la roche, les deux pèlerines commencent la récitation du chapelet. Il est environ 4 heures du soir. Presque aussitôt la Vierge apparaît, vêtue comme la première fois, d'une robe blanche et d'un voile bleu ciel en forme de manteau. De ses deux mains l'Auguste Visiteuse, tient un rosaire, dont les grains sont si brillants, que rien ne saurait donner une idée de leur éclat. Lellena est dans le ravissement !... Sa marraine se serre contre elle, dans l'espoir de jouir du même bonheur. Elle croit distinguer une silhouette blanche aux formes indécises. Il est déjà tard, lorsque la vision s'évanouit. Toutes joyeuses, elles rentrent à Panicule, et font simplement le récit de ce qu'elles ont vu à Fornivecchio.
3ème apparition - 5 juillet 1899 :
Le lendemain, mardi, vers trois heures, plusieurs personnes se rendent au lieu des Apparitions à Fornivecchio et tiennent leur regard fixé sur la roche mystérieuse. Lellena est accompagnée de sa plus chère amie Antoinette Graziani (Tottona) et d'autres encore. "Je vois une jeune fille habillée de blanc ayant un voile bleu ciel clair sur les épaules et une couronne de roses blanches sur la tête. Elle se montre au-dessus du rocher, devant le gros châtaignier" . Alors tu vois toi aussi, réplique Lellena. Trois ou quatre minutes après la vision disparaît. Durant cette troisième apparition, Lellena dit avoir vu "une grande église" et devant cette église un religieux debout, vêtu de blanc et portant à la ceinture , un chapelet noir .
4 ème apparition - 9 juillet 1899 :
Lellena se trouve sur la petite hauteur qui domine le sentier, quelques personnes sont présentes au champ béni. "Prions, prions " dit monsieur l'Abbé Acquaviva, curé de Canavaggia, tout tremblant d'émotion. Tous alors se mettent à réciter le chapelet avec une grande ferveur. La Très Sainte Vierge apparaît à Lellena au-dessus du grand rocher du figuier. Elle était vêtue de bleu avec une grande ceinture blanche. Une guirlande de roses blanches, dont les bouts disparaissent dans les nuages, l'entourait. Des rayons lumineux paraissaient autour de sa tête. Les cheveux tombaient sur les épaules, le voile était d'un bleu magnifique. Melle Pancrazi et quelques autres personnes sont également favorisées.
5ème apparition - 13 juillet sur le rocher de la source:
Lellena se rend aux apparitions avec sa mère et d'autres personnes de Panicale . Elles se rendent toutes à l'endroit appelé Mondulo-Prête, situé juste en face du 1er rocher du Châtaignier. Il était environ 10 heures et demi du matin ; Lellena relate elle-même cette vision, à M. le Chanoine Ricci, qui le lui demande :
En récitant le chapelet à peu près vers la quatrième dizaine , il m'est apparu l'Immaculée Conception, entourée de rayons, dans une beauté resplendissante impossible à décrire .Elle était au-dessus du rocher d'où jaillit (sur le lit de la Source. Cette apparition a durée environ 10 minutes.
6ème apparition - 18 juillet (sur le rocher à dos d'âne) :
Plusieurs personnes inquiètes de la nature de ces apparitions engagent Lellena, en présence de M.le Curé de Campitello, à asperger la vision d'eau bénite. Celui-ci approuve cette idée en disant : "Si c'est diabolique, la vision disparaitra ; si c'est la Très Sainte Vierge qui se présente, elle restera. "
Le lendemain de cet entretien, mardi 18 juillet, Lellena et beaucoup d'autres personnes, se rendent de l'autre côté du ravin, près du chêne-liège. Arrivées au champ de Apparitions, toutes ensemble récitent le rosaire. Pour la première fois, la Très Sainte Vierge se montre sur le petit rocher à dos d'âne, à l'extrémité de la plate-forme, où se dresse maintenant la Croix.
Elle est vêtue de blanc avec une ceinture bleue. Sur la tête, elle a un voile bleu clair et est tout entourée de rayons. Au moment où Lellena commence à voir. le Curé et les personnes présentes, lui disent de jeter de l'eau bénite à l'Apparition. D'une main tremblante d'émotion, elle jette cette eau bénite à l'Apparition, puis d'une voix tremblante, par l'effort qu'elle s'impose pour obéir à M. le Curé, elle prononce timidement ces paroles : "si vous venez de la part de Dieu, Approchez".
Dès la première aspersion, la Vierge toute souriante, fait une légère inclination de tête, en ouvrant les bras et en avançant d'un pas. A ce moment solennel, une surprenante transformation s'est opérée dans l'Apparition : Le voile disparaît, un diadème éclatant d'or, le remplace, la robe est instantanément couleur d'or ! C'est si beau que les larmes jaillissent des yeux de Lellena ! La vision comme pour la rassurer de ses appréhensions, lui sourit à nouveau et disparaît radieuse dans un nuage de lumière.
Tottona qui elle aussi a vu la Sainte Vierge, récite avec Lellena, un chapelet, en chantant avec le peuple le "DIO VI SALVI REGINA".
7éme apparition - 19 juillet (sur le petit rocher à dos d'âne) :
Lellena ne quittait guère plus le lieu d'où elle pouvait contempler la Vierge Bénie. Il y a déjà 24 heures qu'elle n'avait pris aucune nourriture et il était midi passé. Tottona, sa fidèle compagne, était à côté d'elle et n'avait pas non plus déjeuné ; elles récitaient chapelet sur chapelet.
Madame Pauline Félicité Graziani, mère de Tottona, inquiète de sa fille, autant que Mme Parsi l'est de la sienne, dit à cette dernière, qu'elle va leur porter un peu de nourriture. Lellena et sa compagne vont prendre leur petit repas, près de la fontaine de Mondolo-Prête. Mme Géronimi, belle-soeur de M. le Doyen de Bigorno, était là en prière également, Mme Pauline-Félicité Graziani se place près d'elle. Bientôt cette dernière éprouve un tressaillement, remarqué par son voisin ; "vous voyez déjà Pauline, s'exclame Mme Géronimi ! oh! faites que je voie aussi ! " Mais Pauline craignant une illusion de sa part, dit :" faisons venir Lellena"; on appelle donc Lellena. La chère enfant vient, se met à genoux et commence à réciter le chapelet, presque aussitôt, elle voit la Très-Sainte-Vierge tout entourée de rayons éblouissants, sur le petit rocher. Elle a les bras ouverts, dirigés vers la terre, dans l'attitude de Notre-Dame de Grâces, à plusieurs reprises, elle lève les yeux au ciel et les abaisse ensuite vers la terre. Mmes Géronima et Graziani contemplent le même spectacle.
8ème apparition- 28 juillet sur le rocher du lierre :
Ce jour-là, Elena est venue se placer au pied d'un grand rocher dont le sommet est orné d'une branche de lierre très touffue. Elle domine le rocher de l' Apparition. Elle est accompagnée de plusieurs personnes des environs de Campitello. Elle voit venir beaucoup de monde dans la direction de Volpajola. Tous se mettent à genoux et prient. L'enfant privilégiée de Marie se tient pieusement agenouillée, les mains jointes : tout dénote en elle une grande tension d'esprit, ses yeux attentivement fixés sur le rocher et l'immobilité des personne, la font ressembler à une statue vivante.
Soudain, la Mère de Dieu lui apparaît, enveloppée d'une splendeur céleste. Elle se tient debout au-dessus du rocher du lierre, comme Reine sur son Trône. Elle est vêtue de blanc avec un manteau bleu foncé sur les épaules et une ceinture de même couleur. Elle porte au front une couronne de 12 étoiles, l'une plus brillante que les autres. Sur son bras gauche, elle tient l'enfant Jésus, vêtu de la même manière que sa divine Mère. Il égrenait dans ses petits doigts, un grand chapelet aux grains d'or, que la Très Sainte Vierge, tenait par le milieu. Les pieds nus de la Reine du Ciel, touchaient les parois du rocher. Une lumière éblouissante encadrait cette magnifique vision. Madeleine demeure complètement ravie au monde extérieur, sans perdre toutefois, l'usage de ses facultés mentales. Son visage reflète exactement les rayons qui brillent au front de la Céleste Apparition. Ce spectacle nouveau jusque là, dure un bon quart d'heure. Au dire des témoins de cette scène, Madeleine n'appartenait plus à ce monde. En la voyant aussi merveilleusement transfigurée, ils avaient tous la sensation qu'elle se trouvait réellement en présence de quelque chose de divin. Je viens de voir la Sainte-Vierge, disait-elle, à ceux qui l'interrogeaient, de même que je vous vois en chair et en os ! Aucune dame de ce monde n'est comparable à sa Personne. elle est plus belle et rayonnante que l'astre du jour ! Sans rien dire, Elle me souriait agréablement.
9ème apparition - 30 juillet 1899 (sur le rocher à dos d'âne) :
Il est trois heures du soir, Madeleine se tient à genoux, près du rocher de la croix, surnommé" rocher à dos d'âne", et récite dévotement son chapelet. De nombreuses personnes prient à ses côtés. Soudain "La-Belle-Dame lui apparaît plus éblouissante que jamais, au-dessus du rocher, presque à la portée de sa main, tenant son "Divin Enfant" dans ses bras maternels." La Dame le visage souriant trace un grand signe de croix, la bénit et avec elle toute l'assistance, puis avec la meilleure grâce du Ciel, elle dit à Lellena dans son patois corse" O quanta indulgenza chi tu guadagni "en lui montrant son rosaire : "oh! que d'indulgence tu gagnes". Elle disparut aussitôt. Une femme du pays de Valle, qui était proche de Lellena, vit la très-Sainte-Vierge bénir la douce voyante et aussi l'assistance.
10ème apparition- 28 au 29 Août (sur le rocher à dos d'âne) :
La nuit du 28 au 29 août de neuf heures à 11 heures du soir, La Très- Sainte-Vierge se montre sur le rocher à dos d'âne, à côté de la. Elle se présente à Lellena et aussi à d'autres personnes.
"Elle est vêtue de blanc et porte une couronne étincelante de trois lumières. L'Enfant Jésus repose sur le bras gauche de sa Divine Mère.
Son front est ceint d'un diadème éclatant. Dans sa main droite, il porte un globe surmonté d'une petite croix noire. La Mère et son fils sont pieds nus. La Vierge Marie égrène un chapelet d'or qu'Elle tient de la main droite, tous deux montrent un visage très radieux. Plusieurs personnes parmi lesquelles figurent M.Arrighi, receveur des postes à Campitello, M.Cacciaguerre, Maire de Volpajola et d'autres encore, disent avoir vu au moment de l'extase des quatre voyants: Lellena Parsi ,Ange-felix Corteggiani, Moïse Bagnoli et Jean-Paul Graziani jaillir de la roche des Apparitions des milliers d'étoiles.
11ème apparition - nuit du 29 au 30 août 1899 (Vision d'une grande église) :
Cette nuit du 29 au 30 août, Lellena est à genoux sur la petite esplanade, proche du jeune châtaignier.
Elle regarde dans la direction du petit rocher à dos d'âne. Elle entre en extase, et le visage transfiguré, la douce voyante contemple délicieusement la Vierge Marie qu'elle voit dans une grande église, toute resplendissante de lumières, ayant trois portes au frontispice, dont celle du milieu beaucoup plus grande que les deux latérales.
Sur la demande de M. le Curé Albertini, Lellena lui fit le récit suivant : "je voyais une église très vaste à quelques mètres de moi. Du côté du grand portail, elle était grande ouverte. Au-dedans, elle était inondée de lumières et noire de monde.
La Sainte Vierge dominait le Maître-Autel. Au-dehors, il y avait aussi beaucoup de monde.
Le frontispice, outre les trois portes, avait des corniches et encore des fenêtres plus petites. Sur le sommet apparaissait une grande croix. Un escalier d'une dizaine de marches conduisait à l'église.
Deux religieux, l'un franciscain l'autre dominicain en montaient les degrés.
L'Auguste Mère de Dieu dit à sa confidente: "C'est ici que je veux être honorée sous tout mes titres"
12ème apparition - 4 septembre 1899 ( Vision de l'Ostentoir au-dessus du rocher) :
Ce soir du 4 septembre, Lellena et plusieurs autres voyants sont à l'endroit appelé "Casciana," d'où l'on aperçoit à une centaine de mètres de distance, les quatre rochers de L'Apparition.
On commence la récitation du Rosaire.
Tout à coup, Lellena voit apparaître au - dessus du 4ème rocher, dans les airs, dans un ciel parsemé d'étoiles, la-Très-Sainte-Vierge-Marie, ayant une couronne toute brillante sur la tête, et un grand globe très lumineux dans la main gauche. Elle porte l'Enfant Jésus sur son bras droit.
La Divine Mère est vêtue d'une robe d'or. Elle est entourée d'une multitude d'Anges, qui montent et descendent dans les airs.
Tout à coup Lellena et d'autres voient comme elle, sur le 4ème rocher, au-dessus d'un Autel, sur lequel brillent des milliers de cierges : un grand Ostensoir, répandant comme le soleil, des rayons lumineux qui inondent de leur clarté tout l'espace !
A ce moment les Anges, la-Très-Sainte-Vierge avec toute la cour céleste, s’agenouillent et s'inclinent profondément, pendant que l'Ostensoir trace dans les airs, un grand signe de croix...C'est fini, tout disparaît...
Il est environ 8 heures du soir, l'Apparition, commence à se montrer ; les voyants sont comme transfigurés.
Ce changement subit, produit une grande émotion dans la foule et sans bien s'en rendre compte, l'un des incroyants H. L. tombe à genoux et prie avec les autres... Et voilà que sur le 4ème rocher, il voit apparaître un autel chargé de lumières et de fleurs merveilleuses. Le Saint-Sacrement est exposé au-dessus, la-très-Sainte-Vierge se montre, la boule du Monde vient se placer sous ses pieds.
Cet homme devenu un croyant des plus convaincus affirme avoir vu ce jour-là, lui aussi, dans la nuit du 4 au 5 septembre 1899, un Grand Ostensoir et la Vierge tenant à la main un cierge répandant une lumière telle, dit-il, qu'on aurait pu lire là où il se trouvait.
13ème apparition - 8 septembre 1899 :
En cette belle journée de la Nativité de la Sainte-Vierge, Lellena , qui a passé toute la nuit précédente et la journée en prières au sanctuaire de Notre-Dame-de-Lavasina, arrive quand même vers cinq heures du soir au champ des apparitions. Elle y trouve les voyants au grand complet, de tous les villages on accourt prier avec grande ferveur.
Lellena prend la croix des Apparitions qu'elle transporte avec peine vu sa pesanteur. Une procession s'organise alors. Les voyants entonnent le Pange lingua gloriosi et l'hymne est continué par eux sans le secours d'aucun livre ! Oh mystère !..
Miracle de la Madonna
Tout se termine par les litanies de la Vierge Marie et la récitation de l'Angélus. On retourne au champ des Apparitions. 2000 personnes environ, chantent le" DIO VI SALVI REGINA." La très Sainte Vierge apparaît avec son beau diadème d'étoiles, toute radieuse et resplendissante de lumière, aux yeux des voyants.
Sur leurs visages transfigurés, miroite une douce joie qui n'a rien de la terre. On chante le Magnificat et L'Ave Maria Stella. L'un des voyants porte la croix, deux autres les plus jeunes marchent de chaque côté, tous les autres mettent l'ordre dans la foule ? Arrivés sur la petite esplanade où est plantée la Croix, ils effectuent avec une régularité parfaite, et pour la première fois "la Ranitola".
Celle-ci terminée, on revient au lieu des Apparitions, on récite des prières, on chante des cantiques en action de grâces, et chacun regagne sa demeure, sous une impression d'immense bonheur ! La scène a duré cinq heures.
Lellena rapporte que la Sainte-Vierge a disparu, "le ciel s'est ouvert pour la recevoir. on aurait dit qu'on l'attendait !" Il y avait des Papes avec la tiare, des religieux, des vierges, des martyrs, etc...
Lorsque la Sainte-Vierge est arrivée au milieu d'eux, la Vision est restée quelques temps puis a disparu.
Les voyants ont tous affirmé que ce qu'ils ont fait ce soir-là, ils l'ont fait sur les ordres de la-très-Sainte-Vierge, qui les précédait dans les airs, au-dessus de la Croix, enveloppée d'un nuage et escortée de deux Anges aux grandes ailes déployées, qu'ils maintenaient de chaque côté d'Elle. Sur sa tête, Elle portait une magnifique couronne, un Diadème d’étoiles.
14 ème apparition - 12 septembre 1899
Le 12 septembre, Lellena, sa mère et d'autres personnes se rendent au champ des Apparitions pour y passer la nuit en prières. Le lendemain, on apprenait qu'au cours de la nuit, environ vers minuit, on avait aperçu une procession d'êtres surhumains, au nombre de 12, vêtus de blanc. La Très Sainte Vierge marchait au milieu d'eux, ayant un Ange à sa droite et un autre à sa gauche.
La procession parvenue au bas du hameau de Panicale, au pied du Turrione (on appelle ainsi une petite terrasse située proche de l'ancien presbytère), d'où elle a été aperçue par de personnes habitant ce hameau est retournée ensuite au lieu des Apparitions. Arrivées à cet endroit, toutes les personnes présentes ont aperçu un globe lumineux, qui projetait sur " la roche à dos d'âne", une lumière très éclatante.
15 ème apparition - 21 septembre 1899 - (sur le rocher à dos d'âne) :
A la demande de M. le Curé de Campitello, Lellena, lui fait le récit suivant :
"Depuis quelques jours, j'étais inquiète, je ne voyais plus la Bonne Dame. Je craignais qu'Elle ne fut mécontente de moi. Je ne cessais cependant de prier et de demander avec insistance la grâce de La revoir.
Cette grâce m'a été accordée. J'ai eu le bonheur de la voir aujourd'hui à Fontanelle. C'était midi, je rentrais des champs avec mon fagot de bois sur la tête. J'étais accompagnée des deux sœurs Marie-Ursule et Félicité Dionisi et de Marie-François Campocasso. En deçà de la petite fontaine,nous avons déposé nos fagots et nous nous sommes agenouillées pour prier.
Dès le premier mystère du Saint-Rosaire, je vis apparaître la-Très-Sainte-Vierge toute souriante, sur le rocher à dos d'âne, qui est près de la Croix. Elle avait l'air si contente !
Quelques gouttes de pluie tombent du Ciel; la Bonne Dame disparut aussitôt.
" Elle était enveloppée d'une gaz aérienne.
- Combien de temps cette vision a-t-elle duré ?
- Environ une vingtaine de minutes, Monsieur le Curé.- Combien de fois déjà avez- vous vu la Sainte-Vierge ?
- C'est la quinzième fois."
16 ème apparition - 29 septembre 1899 -
Ce vendredi 29 septembre, quatre enfants allaient ramasser du bois pour chauffer le four afin de faire cuire le pain selon l'usage du pays. C'étaient : Madeleine Parsi, Perpétue Lorenzi, Lucie Graziani et sa sœur Victoire.
Arrivées à la première plate-forme appelée "Alto di Mucale",sentier situé au-dessous des Apparitions, elles déposent leurs fagots pour reprendre haleine.
Madeleine engage ses compagnes à s'agenouiller à cet endroit, et à prier, en s'unissant par la pensée aux intentions du prêtre, qui célèbre en ce moment, le Saint Sacrifice de la Messe.
Le rocher des Apparitions, qu'elles distinguent parfaitement se dressait en face d'elles, à une distance d'environ 200 mètres. Il y avait à peine quelques minutes qu'elles priaient à genoux, quand la Vierge-Marie leur apparut sur son Rocher vêtue de blanc, la tête auréolée d'une couronne resplendissante, avec l'Enfant Jésus tout souriant, dans ses bras.
Elle était si belle, disaient Madeleine, Perpétue et Lucie que nous La voyions très bien distinguant tous ses traits, et même jusqu'aux ongles de ses mains et de ses pieds.
Cette manifestation surnaturelle à Madeleine et à ses compagnes eut un grand-retentissement dans le village et dans les environs. Elle attira le soir même, à la chute du jour, au champ des Apparitions, une foule énorme de croyants et aussi d'incroyants. Ces derniers étaient désarmés.
Aussi, la SainteVierge, comme pour mieux marquer sa victoire sur eux, apparaissait également ce soir à Moïse Bagnoli, à Ange-Fèlix Corteggiani, à Jean-Paul Graziani et aux deux frères Mazzoni de Lento.
Ceux-ci, pour la voir, avaient abandonné leurs troupeaux à la seule garde de leurs chiens, et "obéissant à une force irrésistible", étaient accourus du haut des crêtes de leurs montagnes escarpées, courant par monts et par vaux, à travers les ténèbres d'une nuit sans lune, faisant ainsi 15 kilomètres, au moins, distance qu'ils leur fallut franchir de nouveau pour se trouver avant le lever du jour devant leur bergerie." J.M.Albertini, curé de Campitello
.
17ème apparition - 18 Novembre 1899 - ( Rocher du Lierre)
Le soir du 18 novembre, Madeleine sent le mystérieux attrait qui l'appelle au rendez- vous. Elle en parle à son père, qui s'offre à l'accompagner.
En face du rocher au lierre, ils s'agenouillent l'un à côté de l'autre, un peu écartés d'un groupe de personnes qui prient, elles aussi avec ardeur, sans faire attention à eux. Madeleine et son père commencent la récitation de leur chapelet, chacun en particulier. Bientôt un tressaillement soudain annonce la vision. le visage de madeleine pâlit, son œil brille. Le père approche sa lanterne de sa fille. Il la contemple dans sa pâleur radieuse, dans la béatitude de son regard perdu au sein des beautés et de la gloire de la Vierge-Marie. Ravies d'admiration, les autres personnes regardent en silence et prient.
L'Apparition dure depuis une demi-heure, quand il vient à Madeleine, la pensée de regarder son père, afin de savoir s'il lui aussi voit la belle Apparition. Mais aussitôt, avant qu'elle ne se retourne, elle entend sa voix tout émue dire : "Oh ! comme Elle est belle ! Oh ! comme Elle est belle ! Oh ! quelle inexprimable bonté sur ses lèvres divines !...
Les autres voyants sont tous là bouche bée, écarquillant bien les yeux , tout le bonheur est cette fois pour Madeleine et son père.
Le lendemain de l'Apparition, Madeleine en fait le récit à son bon curé, M. J. B. Albertini, dans les termes suivants : "Aux premiers rayons qui annoncèrent la Très Sainte-Vierge, je n'ai plus rien vu, ni rochers, ni croix, ni personne des nombreux pèlerins présents, pas même mon père, mais seulement la Vierge rayonnante, rien que la Vierge rayonnante, rien que la Vierge auréolée de gloire, ses doux regards et ses beaux sourires".
L'heureuse privilégiée devait revoir sa divine Mère le 25 février 1900 .
Parlant de son père, décédé le jour de sa fête: 3 décembre 1899 ainsi que le bon Ange de Lellena l'en avait avertie, elle disait : "Mon père l'a vue comme moi, la Bonne Mère, il ne l'a vue qu'une fois, mais le bonheur qu'il a éprouvé depuis ce moment a été si grand, qu'il est mort de çà!"
Dans une lettre qu'elle m'écrivit deux mois plus tard, de l'Abbaye d'Erbalunga, où elle était entrée en qualité de postulante le 21 janvier 1900, Lellena eut la bonne grâce de me parler encore de la vision de son pauvre père décédé : "Depuis ce jour-là, 18 novembre 1899, le cœur de mon pauvre père était constamment tourné vers la beauté qu'il avait vue.
Durant les quelques jours qu'il avait encore à vivre sur cette terre de larmes avec nous, on entendait souvent s'échapper de ses lèvres : "Oh ! Vierge-Sainte, soyez à jamais bénie de m'avoir accordé une grande grâce avant de mourir."
Signé: J.B.Albertini, curé de Campitello.
Entrée de Lellena en religion :
L’heure est venue, où Lellena va disparaître de la scène des Apparitions pour rentrer dans la vie religieuse à Erbalunga chez les Bénédictines sous la conduite de son saint patron Saint Benoît son protecteur.
C'est le 21 décembre 1900 que conduite par sa mère Lellena munie de son humble trousseau que lui offre la charité, elle entre à l'abbaye.
Le monastère se réjouit et s'honore de la recevoir dans son sein. Malgré son jeune âge, elle n'a pas encore 15 ans, on l'emploie aux besoins matériels du pensionnat et à de nombreuses occupations dans la communauté.
Mais à peine quelques jours se sont-ils écoulés depuis son arrivée au couvent, que son Ange gardien lui apparaît de nouveau et lui annonce qu'elle doit revoir une 18ème fois à Campitello sa divine Mère et qu'elle doit faire connaître ce message à la Révérende Mère Abbesse.
La jeune postulante, se rend auprès de la Révérende Mère qui, rien qu'en l'apercevant, devine sur ses traits illuminés des reflets du ciel, qu'une communication divine va lui être faite..
Un mois s'écoule depuis cette communication d'En-Haut. La jeune postulante ne manifeste aucune impatience et attend en silence, l'ordre qui lui permettra d'accomplir le message divin.
Le 25 février 1900, l'ordre est donné de partir de Campitello. Elle est accompagnée dans son voyage par Sœur Geneviève, qui servira de témoin au dessein de la Très Sainte Vierge.
Chemin faisant, les deux pèlerines, pour obéir à la Révérende Mère Abbesse, devront réciter 15 rosaires de trois chapelets, et gravir nu-pieds et en silence, les arides sentiers de la Costera, jusqu'au lieu des Apparitions. Le voyage est effectué sans échanger une parole.
De ces quinze rosaires, il ne reste plus que le dernier, lorsqu'elles arrivent aux rochers bénis, Lellena après avoir baisé la croix, s'agenouille au-dessus du rocher à dos d'âne, et commence aussitôt son dernier rosaire.
18ème apparition
Autour d'elle, la foule se presse curieuse et émue, se serre… Des étrangers qui ne la connaissaient uniquement de réputation, s’ écrient en la voyant : «celle-ci à l’air d’une vraie Bernadette. On ne peut nier qu’elle a vu. Le regard de Dieu s’est posé sur ses traits.»
La Sainte-Vierge qui ne s'était pas montrée depuis quelques jours, se présente au deuxième chapelet à Ursule, à Contesse, Perpétue, Rose et Lucie, qui entrent simultanément en extase au pied du figuier, sur lequel l'Apparition rayonne de toute la splendeur de sa gloire.
Lellena est impassible, elle continue à prier.
Tout à coup, une beauté suave, angélique se dégage de toute sa personne : elle a les bras en croix. La Reine du Ciel, toute rayonnante de grâce et de douceur, se montre enfin, à ses yeux ravis, qui deviennent alors étrangement fixes. Ses traits se tendent, ses lèvres ne remuent plus, des larmes brillent au bord de ses paupières : elle est en extase !
Soudain, elle se lève, court, vole, passe par-dessus les ronces et les roches sans trébucher aucunement, franchit la distance qui la sépare du grand rocher, fait une profonde révérence et s'agenouille au milieu des autres voyantes extatiques, tandis que la foule chante les litanies et le Magnificat.
Pendant ce chant de l'humilité reconnaissante, la Vierge serrant contre son sein l'Enfant Jésus, bénit et disparaît. Les voyants sont revenus à l'état naturel. L'assistance entière manifeste le désir d'entendre parler Lellena. Celle-ci, tout simplement, satisfait la foule.
La Sainte Vierge dit-elle, était vêtue de blanc, son manteau était de couleur azurée, sa couronne faite de trois étoiles, celle du milieu plus grande et plus brillante que les deux autres. Elle portait l'Enfant-Jésus. Dans ses doigts, elle avait un chapelet, dont la croix était d'or, ses pieds reposaient sur des nuages éclatants, sur un Autel brûlaient partout des cierges. Elle m'a fait signe d'approcher. Elle a béni et a disparu dans le ciel.
Là, par humilité, s'arrête son récit. Mais nous savons d'une manière certaine, que la SainteVierge lui confia un secret qu'elle emportera dans la tombe, lui révela des choses à venir, et l'avertit qu'elle serait calomniée.
Le lendemain 26 février, on retourne nombreux au champ. Ursule est seule à voir la Sainte Vierge ; elle ordonne la procession. Lellena, à laquelle elle remet la croix, marche la première, et sur le signal de la voyante, traverse l'enclos Casciana ; à Fontanicchia, on s'arrête. Ursule appuie la croix de la procession, contre celle qui s'élève à cet endroit. Elle s’agenouille, les regards fixés sur la croix, contemple la Vierge, aux pieds de laquelle se déroule une large banderole portant en grosses lettres une belle inscription ; elle demande à écrire. On lui donne une petite feuille, qu'on détache d'un carnet de poche, et un crayon. Sans détourner les yeux de l'inscription, elle appuie le papier contre les parois de la Croix et, sans hésiter, écrit très lisiblement :
" Je suis l'Immaculée Conception,
Je suis venue pour empêcher mon divin fils
De punir le monde
Priez, priez pauvres pêcheurs,
Priez, priez."
Ensuite, elle remet son écrit à sœur Geneviève, en lui faisant signe de l'emporter. C'était précisément "la réponse" au signe demandé à la-Très-Sainte-Vierge secrètement, par la Révérende Mère Abbesse d'Erbalunga !
Celle-ci la reçut avec un immense bonheur et ne tarda pas à la remettre au Curé de Campitello, qui la confia à M. le Chanoine Ricci, pour être ajoutée au "dossier," que l'autorité ecclésiastique l'a prié de constituer.
Autour d’elle, la foule curieuse et émue, se serre… Des étrangers qui ne la connaissaient uniquement de réputation, s’écrient en la voyant : «celle-ci à l’air d’une vraie Bernadette. On ne peut nier qu’elle est vu. Le regard de Dieu s’est posé sur ses traits.»
Lellena est impassible, elle continue à prier.
19 ème Apparition - 3 septembre 1909
Le 3 septembre 1909, je me trouvais en prière, près du rocher du figuier. Je regardais la croix. J’ avais promis à la Sainte-Vierge de dire 1000 Ave Maria, ce jour là. La Sainte-Vierge se montre à moi, debout dans les nuages. Et soutenait dans ses bras, notre seigneur, de grandeur d’hommes ; il était comme mort !…Elle pleurait !...
En la voyant si triste, j’ étais moi-même très émue, et ne pouvait retenir mes larmes. Je désirais lui demander le sujet de sa peine. Elle vit ma pensée et me dit : «Je demande pénitences, pénitences, prières.»
Croyant que sa demande s’ adressait à moi, je lui offris complètement tout mon être, comme je l’ ai fait par le passé. Alors Elle a dit : « On repousse mes avances ! Depuis que je demande une église ici, pourquoi ne me l’a fait-on pas »? Puis elle disparut...
Le 14 septembre 1899 Elle m’ avait fait entendre la même plainte : « Elle ouvrit les bras, les dirigeant vers la terre, leva les yeux au ciel, joignit les mains, croisa les doigts, et avec ce geste qui marquait une indicible angoisse, prononça ces paroles :»
« On repousse mes avances ! »
Prière à Notre-Dame-de-Campitello
-----------------------------------------
Ô Notre-Dame-de-Campitello,
Mère Immaculée du Dieu fait homme,
Modèle de Foi, d’Espérance et de Charité,
nous vous supplions de jeter vers nous
votre regard plein de bonté et de miséricorde.
Accordez-nous d’aimer Jésus votre Enfant,
de le servir et de l’adorer, spécialement
dans le Mystère de son Eucharistie.
Donnez-nous de nous unir, comme vous,
à ses souffrances sur le bois de la Croix,
pour parvenir, avec lui,
au triomphe de sa Résurrection.
Nous vous confions tous ceux
qui nous sont chers,
nos malades et nos jeunes.
Gardez-les tous
sous votre maternelle protection.
Exaucez nos prières,
Mère compatissante et si bonne
et daignez nous conduire
sur le chemin de la paix.
Amen.
Toutes les révélations faites à Lellena se sont réalisées






















Pèlerinage sur le lieu des apparitions de la vierge de Campitellu en Mai 2013
Merci à Christian Bagnoli enfant de Campitellu de nous avoir fait connaitre Notre-Dame de Campitellu
Je vous conseille le site : apparitionscampitello.fr / Merci à Mathilde Casalta qui vous fait découvrir tout l'amour quelle porte à notre mère Marie et tous les précieux documents qu'elle nous dévoile sur son site.
SANTA GHJULIA / SAINTE JULIE
Julie était issue d'une famille noble de Carthage. Après la prise de la ville par les Vandales de Genséric en 439 et la soumission de la population, Julie fut vendue comme esclave à un commerçant syrien, Eusèbe. La jeune chrétienne se dévoua avec zèle à son maître. Eusèbe l'embarqua avec lui lorsqu'il partit pour la Gaule. Il fit escale en Corse, près de Nonza, où l'on célébrait ce jour-là les dieux par le sacrifice d'un taureau.
Eusèbe se joignit aux festivités mais Julie, pleine de réprobation pour une fête païenne, demeura sur le bateau. Lorsque Félix Saxo, le gouverneur local, apprit qu'elle s'y trouvait, il enivra Eusèbe, qui refusait de la livrer. Lorsque le marchand fut endormi, il fit enlever la jeune chrétienne et lui demanda de sacrifier aux dieux. Julie fut condamnée à mort pour son refus et surtout pour sa réponse hardie. Elle fut frappée au visage jusqu'au sang, traînée par les cheveux, fouettée puis crucifiée. La légende veut qu'une colombe s'échappa de sa bouche, symbole d'innocence et de sainteté. Des religieux de l'île de Gorgone vinrent chercher son corps et le placèrent à l'abri dans leur monastère. Plus tard, ses restes furent transportés à Brescia et ouvrirent un culte à sainte Julie dans le Nord de l'Italie.
Cette version fut adoptée par les offices du diocèse d'Ajaccio.
Version corse
Les fontaines de Santa Ghjulia.
Santa Ghjulia était native de Nonza, et contemporaine de santa Divota, c'est-à-dire sous le règne de Dioclétien, au tout début du ive siècle. Parce qu'elle refusait de sacrifier aux dieux, les Romains la torturèrent. La légende a retenu particulièrement l'un des supplices : ses bourreaux lui coupèrent les seins et les jetèrent contre les rochers, en contrebas du village de Nonza ; deux fontaines jaillirent aussitôt de la roche. Le miracle enragea ses bourreaux, qui l'attachèrent à un figuier et la laissèrent mourir dans la souffrance. Comme dans la précédente version, une colombe s'échappa de sa bouche à sa mort.
Cette seconde version toutefois peu vraisemblable de la vie de sainte Julie fut soutenue par de nombreux chroniqueurs tels que Vitale, Colonna ou Fra Paolo Olivese.
Culte
Les versions acceptées par la tradition locale se mélangent et, par exemple, on a vu dans l'iconographie hagiologique sainte Julie crucifiée les seins coupés (ex. toile du xvie siècle située dans l'église piévane de Nonza).
Les habitants de Nonza rendirent un culte fervent à Julie peu après son martyre. Un sanctuaire fut bâti en contrebas du village, mais détruit par les Barbaresques en 734. La Fontaine des Mamelles, qui ne s'est jamais tarie, attira très tôt une foule de pèlerins, venus de la Corse entière. Ses eaux, considérées comme miraculeuses, devaient opérer de nombreuses guérisons et protéger les mères contre le tarissement de leur lait. Certaines se rendaient en pèlerinage à Nonza, pieds nus, pour s'attirer les faveurs de la sainte. Une plaque célèbre le martyre de Julie sur le rocher de la fontaine.
Aujourd'hui encore, chaque année, la Sainte-Julie, est fêtée à Nonza et dans toute la Corse, par de fastueuses cérémonies. Sainte Julie fut proclamée patronne de la Corse (avec sainte Dévote) par un décret de la Sacrée congrégation des rites du 5 août 1809.
La ville canadienne de Sainte-Julie est nommée en son honneur.



Bastia

Bastia, ville baroque et culturelle. Bastia, station littorale dynamique. Bastia, pôle gastronomique et œnologique. Bastia, porte de la Corse, vous offre les clés de votre séjour sur l'Ile.
Bastia a vu le jour en 1378 quand le gouverneur génois Leonello Lomellini quitta le château de Biguglia pour s'installer dans une place forte "a Bastia". Ce site dominait une marine de pêcheurs qu'on appelait alors Porto cardo (l'actuel Vieux Port).
Ses successeurs conservèrent cette résidence.
De l'installation de citoyens génois et de la construction de remparts protégeant le nouvel habitat naquit un quartier : Terra Nova (l'actuelle Citadelle). L'ancien Porto Cardo devint alors par opposition, Terra Vecchia. Les remparts furent terminés en 1480 et il fallut attendre cinquante ans (1530) pour que soit achevé, adossé à l'ancien donjon, le palais des Gouverneurs.
Durant les XVIème et XVIIème siècles, la haute ville suit la tradition des villes génoises : plan en damier et rues droites.
De nombreuses confréries religieuses voient le jour et une vie culturelle très intense se développe.
Dès la fin du XVIIIe siècle, la ville prospère et sa population s'accroît sensiblement. Au cours du XIXe siècle, la cité s'étend vers le nord ainsi que sur les hauteurs. Le paysage urbain est alors en pleine mutation : construction du palais de justice, extension de la Place Saint Nicolas, édifications de nombreux immeubles bourgeois bordant de larges boulevards.
Le cœur de la ville présente alors l'aspect que l'on peut admirer aujourd'hui.
Quelques dates
•1378 : Le gouverneur génois Leonello Lomellini quitte le château de Biguglia et s'installe dans une place forte "a Bastia" qu'il fait bâtir sur le promontoire dominant le Vieux Port alors appelé Porto Cardo. •1480 : Les remparts sont terminés. •1530 : Le palais des Gouverneurs est achevé. •16/17ème siècles : Durant le 16ème et le 17ème siècles, de nombreuses confréries voient le jour et une riche vie culturelle et artistique se développe. •1768 : La Corse devient française et la domination génoise prend fin. •1794 : Les Anglais prennent possession de la ville pour deux années. •1796 : Bastia redevient le chef-lieu du département du Golo. •19e siècle : Durant le XIXème siècle, la ville prospère et se développe vers le nord et sur les hauteurs.
Citadelle et Rempart de Bastia
Construite au XVème siècle, la citadelle de Bastia est un véritable quartier à part entière, appelé Terra-Nova, dans lequel on entre par la grande porte Louis XVI, toute de rose vêtue. Les maisons, entassées au-dessus du vieux port, se serrent les unes contre les hautes, affichant comme en Italie des bandes de linges séchant au balcon.
Un tableau coloré on ne peut plus pittoresque.
.
Les étroites ruelles aux allures de labyrinthe aiment vous perdre où bon leur semble, et l'excursion dans cette ancienne citadelle génoise en est que plus amusante.
Du haut des remparts, la vue sur le port ne demande qu'à vous bluffer, et le charme envahisseur du passé vous mènera tout droit dans l'enceinte du jardin Romieu, agréable parc qui monte doucement vers la citadelle.
La place du Palais des Gouverneurs, l’Oratoire de la Confrérie de la Sainte-Croix.
Un pur bonheur ! Cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption
La forteresse , la Bastia, fut implantée en 1380 par le gouverneur gênois Leonello Lomellini sur un promontoire rocheux qui dominait les anses du Porto-Vecchio, aujourd'hui anse de Ficajola, et de Porto-Cardo, l'actuel Vieux Port.
Les bâtiments actuels, reconstruits à partir de 1448 et achevés dans le premier quart du 16ème siècle, servirent de résidence principale aux gouverneurs de la Corse dès la fin du 15ème siècle jusqu'à la fin de la domination gênoise au 18ème siècle. Ils abritaient aussi la Haute-Cour de justice de l' île et les prisons.
Après le rattachement de la Corse à la France en 1768, les lieux furent abandonnés au profit du couvent des missionnaires. Ils abritèrent alors le conseil supérieur de l'île de Corse puis, après la révolution française, le siège du Directoire du département.
Enfin en 1794, ils furent affectés à l'armée pour le casernement des troupes. Connue sous le nom de caserne Watrin, cette institution fut en activité jusqu'à la dernière guerre au cours de laquelle les ailes nord et sud furent minées et partiellement détruites.
Les remparts qui cernent Terra Nova furent terminés en 1480 et le superbe Palais des Gouverneurs, symbole de la puissance de la République de Gênes, en 1530.
CATHEDRALE SAINTE-MARIE- DE-L'ASSOMPTION
La cathédrale actuelle a été construite entre 1604 et 1619 sur l’emplacement d’une première église, de petites dimensions.
La tour-clocher (campanile) a été construite en 1620. La façade et le clocher ont été entièrement restaurés en 1998. La façade superbe présente trois frontons et d’un intérieur richement décoré de stucs, de peinture en trompe l’œil, son clocher domine toute la citadelle.
A l’intérieur, le décor de stuc en relief (chapiteaux, frises, corniches) a été conçu par le stucateur Ligure Francesco Marengo, en 1621.
Les peintures de la voûte ont été réalisées par plusieurs peintres florentins. Les peintres Sforza et Tudicci ont peint les ornements en trompe-l’œil et Geronimo Sari s’est consacré au grand médaillon central ; l’ensemble des peintures a été terminé en 1835. Le pavement de l’église en marbre polychrome a été réalisé de 1867 à 1869. Les marbriers ont employé des marbres corses et italiens : du blanc de Carrare, du gris-bleu de Corté et du rouge de Levanto, le soubassement des murs et des piliers est en vert d’Orezza.
Les premières orgues de la cathédrale furent construites dès 1619 par l’organier génois Giorgio facteur d’orgues Spinola. Ces orgues furent remplacées en 1845 par l’instrument actuel, de plus grandes dimensions, construit à Bergame par les frères Serassi.
L’édifice contient un grand nombre d’œuvres d’art. Au nombre des plus remarquables on cite le retable du maître-autel de la première cathédrale. Cette œuvre, qui représente l’Assomption de la Vierge, a été peinte sur bois en 1512 par Leonoro dell’ Aquila. Elle est actuellement conservée en tête du collatéral de gauche.
Les fonts baptismaux du XVIIIe siècle (dans le collatéral de droite) sont également notables.
Un élégant groupe sculpté en marbre blanc, figurant le baptême du Christ, domine une vasque aux armes de Monseigneur Leonardo de Fornari.
On s’attardera aussi sur une étonnante sculpture en tôle d’argent, représentant l’Assomption de la Vierge.
Cette statue a été réalisée en 1852 par l’orfèvre siennois Gaetano Macchi. Elle est portée en procession lors des cérémonies du 15 août.
L’église abrite le tombeau du fondateur de l’Academia dei Vagabondi, Jérôme Biguglia, mort en 1669 (collatéral de gauche).
Dans la tradition des académies humanistes, les salves savants bastiais de l’époque baroque devisaient sur des sujets divers et partageaient leurs connaissances.
Une curiosité les chapeaux des évêques qui ont siégé en ce lieu sont suspendus aux voûtes du cœur

Joyau baroque enchâssé dans la citadelle, cet oratoire possède un décor baroque peint, sculpté, stuqué et doré.Les rocailles et les angelots, les courbes et contre-courbes évoquent les chantournements d'un salon Louis XV. Bâti sur un sol appartenant à la Basilique Saint-Jean de Latran, on se trouve donc ici en terre Vaticane.
Les armoiries pontificales qui timbrent les deux côtés du maître-autel du 18ème le rappellent.
Le beau retable évoquant l'Annonciation est du au talent de Filiberto. La chapelle du Christ Noir des Miracles est décorée d'un beau plafond à caissons d'époque Renaissance.
Le Christ Noir, dans la niche au-dessus de l'autel, a été trouvé en mer par deux pêcheurs d'anchois en 1428. Le beau groupe de l'Annonciation d'un baroque très théâtral XVIIIème, la tribune d'orgues, les boiseries remarquables ainsi qu'une rare chaire Renaissance achèvent de donner à ce décor exubérant un charme somptueux.
L’oratoire de la confrérie Sainte-Croix est mitoyen de la cathédrale. Cette confrérie est la plus ancienne de la Ville, elle existait déjà au début du XVème siècle. L’édifice actuel a été reconstruit dans ses proportions actuelles en 1600.
L’intérieur est doté d’un exceptionnel décor de stuc doré, esthétique inventive et asymétrique qui s’apparente style Louis XV français. Il a été réalisé de 1758 à 1772 par une équipe de stucateurs corses et génois.
L’une des chapelles latérales de l’oratoire renferme le «Très-Saint-Crucifix des Miracles». Il s’agit d’un Christ noir qui fait l’objet d’une vénération toute particulière à Bastia, particulièrement chez les marins. La tradition rapporte qu’il aurait été trouvé en 1428 par des pêcheurs. Ces derniers l’auraient découvert flottant au large de Bastia, nimbé d’une lumière surnaturelle.
Le grand tableau du maître-autel a été peint en 1633 par Giovanni Billivert, le plus célèbre peintre florentin de son temps. Le peintre a reproduit un tableau qu’il avait peint en 1630 et qui se trouve actuellement conservé à la Galleria Communale de Prato, en Italie.
Depuis la Citadelle, on peut descendre sur le Vieux Port en passant par le Jardin et les escaliers Romieu, construits en 1871. C’est un quartier très animé, agréable, construit sur l’ancien port de Cardo. C’est sur le Vieux Port qu’a lieu la reconstitution historique de la Relève des Gouverneurs (A notte di a memoria), chaque année, tous les deuxième samedi de juillet.
Les miracles du Christ noir
A certains moments, la cathédrale s'est convertie aux mondanités, une touche de glamour en plus. En 1889, elle accueille Eugénie de Montijo, l'épouse de Napoléon III. Pour l'occasion, un pavement de marbre est réalisé. L'endroit transmet des souvenirs illustres cristallisés par les chapeaux de sept évêques suspendus aux voûtes latérales du chœur. Comme une œuvre sobre, une partie d'humanité, absorbée par le clair-obscur de l'église. Les ecclésiastiques quant à eux se sont élevés aux Cieux. Ils reposent dans une crypte.
A travers la ville, le flamboiement baroque s'arrime aussi à l'oratoire de la confrérie de Sainte-Croix. L'édifice est ouvert au culte dès le XVème siècle. Il accède au statut de monument historique cinq siècles plus tard, en 1931. L'impression de profusion artistique est véhiculée par la chapelle du crucifix des Miracles, et par un Christ noir qui permet des récits miraculeux.
Selon la légende, il aurait été remonté par des pêcheurs bastiais. Les travailleurs de la mer ramènent leur trouvaille au port. Des dames pieuses assurent la veille. Il n'empêche, le lendemain matin, le Christ est retrouvé dans un arbre. C'est en ce point précis que sera élevé l'oratoire, longtemps à la limite de deux mondes, le divin et celui des enfants trouvés, pris en charge par les pénitents. Le style baroque s'est aussi uni à l'administration génoise.
Les nobles de la République ont un goût prononcé pour l'architecture pompeuse et pour la surcharge décorative.
ORATOIRE DE CONFRERIE DE LA SAINTE CROIX








SAINT-JEAN-BAPTISTE
.
L’imposante façade de Saint-Jean-Baptiste domine le Vieux Port, c’est la plus grande église de Corse. L’édifice actuel a été construit de 1636 à 1666 sur l’emplacement d’une chapelle.
Le clocher de gauche a été érigé en 1810 et celui de droite 54 années plus tard. En 1864, c’est l’architecte Bastiais Paul-Augustin Viale qui fut chargé de redécorer la façade de l’église et de la compléter par un grand fronton triangulaire, car elle était restée inachevée depuis 1666.
L’intérieur de l’église est très richement décoré. On y remarque particulièrement le maître-autel de marbre, commandé en 1693 à Gênes au grand sculpteur marseillais Honoré Pellé (élève de Pierre Puget, sculpteur de Louis XIV).
La chaire à prêcher est la plus riche et la plus raffinée de Corse.
Elle est en marbre blanc incrusté de diapre de Sicile, de jaune de Sienne, et de vert de Polcevera. Elle fut sculptée à Gênes et installée en 1781. Elle a été commandée dès 1779 au sculpteur génois réputé Gaetano Torre, qui y a travaillé avec son fils Gian Andrea.
La tribune d’orgue est exceptionnelle. Elle fut construite en 1742 par le maître menuisier Bastiais Giovan Battista Terrigo.
Ses formes étonnantes, ses galbes audacieux, ses dimensions imposantes évoquent la poupe d’un galion ou d’un luxueux navire de l’époque baroque.
Les chapelles latérales contiennent des tableaux exécutés par des maîtres italiens des XVIIème et Xème siècle.

ORATOIRE DE L'IMMACULEE CONCEPTION
Derrière l’église Saint-Jean-Baptiste, dans la rue Napoléon, on peut visiter l’oratoire de la confrérie de l’Immaculée conception dont la construction a été achevée en 1609.
La façade, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est dotée d’un élégant portail baroque en marbre de Carrare portant la date de 1704.
Les placages de marbre qui recouvrent l’ensemble de la surface murale ont été posés en 1858 et 1859.
A l’intérieur, on découvre un très riche décor baroque. Une ambiance particulière est donnée par les tissus précieux qui sont tendus sur les murs (damas de soie rouges) et sur les pilastres (velours de Gênes à motifs de couleur grenat, sur fond lamé or).
L’usage des parements textiles muraux dans les églises de Bastia est une ancienne tradition génoise, introduite par le gouverneur Filippo da Passano en 1540
ORATOIRE DE LA CONFRERIE DE SAINT-ROCH
Dans la rue Napoléon, se trouve également l’oratoire de la confrérie Saint-Roch, fondée en 1588. L’oratoire primitif a été démoli et reconstruit dans ses proportions actuelles en 1604.
Le décor intérieur est du même style que celui de l’oratoire de l’Immaculée Conception. Les murs sont recouverts de damas rouges et de lambris en noyer.
Le retable architectural du maître-autel a été sculpté à Bastia en 1692 par le marbrier génois Domenico Saporito.
Il est doté de deux grandes colonnes monolithes en marbre brèche, dit «diapre d’Arzo». La table d’autel et les gradins ne sont pas d’origine, ils ont été entièrement refaits en 1798.
Le tableau du maître-autel est une œuvre du célèbre peintre florentin Giovanni Bilivert, il est signé et daté de 1626.
La toile représente Saint-Roch, Saint-Erasme, Sainte-Catherine d’Alexandrie et Saint-Sébastien aux pieds de la Vierge à l’enfant.
.
ORATOIRE DE NOTRE-DAME-DE-MONSERATO




Dédiée à Saint-Pancrace, la petite chapelle perdue dans la nature renferme un rarissime» escalier Saint» depuis que le Pape Pie VII a octroyé ce privilège insigne aux Bastiais au XIX ème siècle.
Cette chapelle est aussi appelée Chapelle de la SCALA SANTA. Un peu d’histoire : en 1881, 424 prêtres Romain qui avaient refusé de prêter serment à l’Empereur Napoléon 1er avaient été exilés en Corse.
La population bastiaise fit à ces ecclésiastiques un accueil chaleureux et les reçut avec les plus grandes marques de respect. En remerciant, à leur retour de Rome, ces prélats obtinrent du Pape Pie VII l'autorisation d'octroyer à la ville de Bastia, le très rare privilège de posséder une Scala Santa à l'image de celle de Rome.
Notez que cette Scala ne fut installée que le 16 novembre 1884 comme le rappelle une plaque de marbre à gauche en entrant.
Sachez que le privilège attaché à la "Scala-Santa" veut que la personne qui la gravira à genoux "dans un véritable esprit de condition" se verra absoute de ses péchés.
Seuls les très hauts lieux de la chrétienté jouissent de ce privilège - Rome - Fatima- Lourdes.
LA CANONICA

SANTA-MARIA-ASSUNTA-DE-MARIANA
La cité de Mariana fut fondée vers 100 av. JC par le général romain Marius qui y installa des vétérans de ses légions. Avec Aleria, elle devint le principal port de Corse pendant l’Antiquité romaine, et avait encore une activité économique, révélée par les fouilles, au Vème siècle. Lors de sa découverte, le complexe paléo chrétien fut daté de la fin du IVème siècle sans que pour autant cette datation soit unanimement admise par tous les chercheurs. La basilique fut édifiée au sud de la voie antique, sur le site de l’actuelle Canonica, pendant la période vandale (429 – 530), le long d’une voie à portiques.
Cette basilique a été fouillée en 1959-1961 par G. Moracchini puis à nouveau à partir de 2000, dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche regroupant 35 spécialistes.
Elle mesurait environ 40 m de long et 18 m de large : elle est visible sur le flanc sud de l’église romane. L’ensemble comportait 3 nefs séparées par 2 files de 8 colonnes de piliers de granit reposant sur des bases de marbres et coiffés de chapiteaux ioniques en marbre. Ces colonnes, au cours des transformations et reconstructions successives subies par l’édifice furent remplacées par des piliers en briques. A l’ouset s’ouvrant sur la basilique un large vestibule portait deux ouvertures nord est. A l’est une abside semi-circulaire aux parois de briques encadrée de deux annexes comportait deux ouvertures latérales. Dans l’ensemble des murs de l’édifice montés en galets et mortier étaient ménagées deux ouvertures, l’une au Nord donnant sur la voie antique, l’autre à l’est permettait par un escalier de deux marches l’accès au baptistère.
A l’extrémité de la nef centrale, en avant de l’abside, un podium surélevé et décoré de mosaïques à l’iconographie rare (aujourd’hui déposées) portait un maître-autel en marbre. Les motifs enlevés, ornant le pavement intègrent notamment un panneau représentant le thème de la montagne sainte, illustré par le bœuf et le lion réunis autour d’une mangeoire, où dans un monde futur, selon un passage de Livre d’ISAÏE , « Le bœuf et le lion mangeront la paille ensemble » .
Ce thème, tiré de l’Ancien Testament est pour l’heure unique en Occident. Des motifs inspirés par le monde animal, végétal et un décor géométrique ornaient le reste du pavement du chœur. Le sol des bas cotés portait aussi en panneaux des mosaïques polychromes à décors géométriques. Les modifications structurelles successives apportées à l’ensemble se poursuivront jusqu’à l’édification de la cathédrale médiévale au XIIème siècle.
Le chœur surélevé était pavé de mosaïques polychromes, comme les nefs latérales.
La diffusion intérieur de la lumière diurne est assurée par des ouvertures châssis rectangulaires, de répartition voulue irrégulière, et ménagées en forme de meurtrière à linteaux monolithique et parements latéraux ébrasés.
L’accès à la cathédrale se fait par la porte ouverte en façade ouest. Son linteau monolithe sur pilastres étroits porte un arc plein cintre, comme lui décoré d’entrelacs.L’ensemble est surmonté d’une archivolte aux claveaux sculptés en haut- relief d’une frise d’animaux fantastiques ou réels, dont un agneau porteur d’une croix, symbole du rachat des péchés du monde.
Curiosité de la façade Sud est, réalisé entre deux ouvertures hautes d’un décor en «intarsiata» de pierres gravées, pourrait constituer « le chef-d’œuvre » réalisé par un compagnon tailleur de pierres, lors de son parcours initiatique de formation.
On remarque enfin l’élégance discrète et harmonieusement proportionnée de la façade orientale, portant l’abside dont l’architecture n’est pas sans rappeler les compositions visibles sur des églises romanes de Toscane ou de Sardaigne, illustrant une première génération de l’art Roman Pisan.
Elle connut ensuite une série de destructions et de transformations allant dans le sens d’une réduction de la basilique à sa nef centrale, avec une nouvelle abside et une nouvelle façade.
Au début du XIIème siècle, une nouvelle cathédrale fut érigée à une vingtaine de mètres au nord de l’ancienne : c’était une opération de prestige lancée par Pise, la puissance coloniale de l’époque. La construction, employant des techniques nouvelles, était achevée en 1116, puisqu’un concile provincial s’est tenu là à cette date, et la consécration solennelle par l’archevêque de Pise en personne eut lieu en 1119.
Le bâtiment épiscopal qui jouxtait l’église et dont le nom s’est perpétué au point de servir à la désignation de l’église elle-même – Canonica, et non Santa-Maria-Assunta a dû être abandonné dès la fin du XIIIème siècle, après le départ de l’évêque de Mariana pour le village de Belfiorito, qui devint alors Vescovato, en Casinca.
L’usage est resté longtemps de convoquer des vedute ou assemblées à la Canonica, lieu prestigieux : Giovanni della Grossa signale par exemple que Amondino, le chef de la famille des Amondaschi enleva par les armes la Canonica et une partie de la Casinca à Alberto de Loreto. Giudice de Cinarca, en 1264, y tint une assemblée générale, et d’autres suivirent jusqu'au XVème siècle.
En 1530, Mgr Giustiniani, évêque du Nebbio, se plaignait dans sa Descrizione della Corsica, de l’abandon de ce bel édifice, et attribuait son délabrement autant aux malheurs des temps qu’à la négligence des prélats, plus enclins à percevoir les revenus liés à l’église qu’à en assurer l’entretien. Après 1570, les évêques de Mariana résidèrent à Bastia, où l’église Santa-Maria-Assunta, à Terra Nova, devint leur cathédrale (à la fin du XVème siècle., les fonds prélevés par Mgr Fornari pour la restauration de la Canonica avaient finalement été affectés à l’église bastiaise Santa Maria, qui précéda l’actuelle Assomption, du début du XVIIème siècle.), mais les évêques de Mariana, conformément à la tradition, furent consacrés dans cette église jusqu’en 1801.
Il y eut bien une tentative de restauration au XVIIème siècle – un projet de voutement jamais terminé – mais l’église désaffectée, déjà signalée en 1839 par Mérimée, ne fut classée Monument historique qu’en 1886, restaurée assez sommairement en 1931 (briques et couverture en tuiles) puis une dernière fois en 1990, où le sommet des murs de la nef a été refait en pierre et la toiture couverte de teghie, comme à l’origine.
La Canonica, avec ses dimensions intérieures de 35 m par 13, est la plus vaste des églises romanes de Corse. Ses 3 nefs ne sont cependant pas recouvertes par des voûtes, un système quasi inutilisé dans l’île à l’époque romane – mais par une charpente s’appuyant sur les murs. Elle reste le principal édifice médiéval de culte encore en place dans l’île.
Impressionnante dans sa solitude, émouvante par sa simplicité, la cathédrale SANTA-MARIA-ASSUNTA, tel un défi au temps, dresse au-dessus des vestiges romains son imposante structure. Elle fut érigée au début du XIIème siècle en remplacement de la basilique paléo chrétienne ruinée par les invasions successives. Pise, alors puissance dominante en Corse se lançait ce faisant, en une sorte d’entreprise de prestige non sans relations avec la victoire au XIème siècle des croisés sur les sarrasins. Le parti architectural retenu par les bâtisseurs de talent, réside en une recherche dans l’équilibre des lignes voulues épurées, afin d’obtenir une harmonie d’ensemble, mariant dans la sobriété, le volume des masses et leur appareillage soigné de pierre de Cipolin veiné aux couleurs vives.
Celles-ci, extraites des carrières de Calcschiste de Brando dans le Cap Corse, acheminées par la mer et taillées en dalles furent régulièrement montées en placages extérieurs de parements insérant une maçonnerie lourde de galets et chaux. Ce procédé dérogeait aux règles constructives jusque là retenues et qui privilégiaient des montages de briques rouges ou des maçonneries enduites à la chaux. Au sud de l’édifice, encore visibles par endroits et chevauchant les constructions antérieures, les arases des murs de galets attestent la présence du palais épiscopal attenant. Ici résideront en effet jusqu’au XIIIème siècle, conférant ainsi à la cathédrale son nom de CANONICA, les évêques du diocèse nommés par Pise en Corse.
Une œuvre magnifique et bouleversante. Un Christ en bronze, de plus d'un mètre, rehausse la nef et l'âme de la cathédrale de la Canonica. Magnifique en raison du talent de l'artiste qui l'a conçu. Marie-Claude Sei Dominici partage sa vie et son travail entre la Corse d'où elle est originaire et Bordeaux, sa ville d'adoption affective et professionnelle où, après le travail de la terre chamottée à main nue dans la confidentialité de son atelier, sa statue a été coulée à la Fonderie de Lauragais, une entreprise centenaire à laquelle l'artiste confie l'essentiel de ses productions tant les artisans fondeurs qu'elle abrite sont reconnus pour l'amour de leur travail.
Le talent du sculpteur à travers cette oeuvre particulière a pu se refléter sur une grande scène internationale de l'art contemporain, la Biennale de Florence.
Mais ce Christ a aussi quelque chose de bouleversant au-delà de sa profonde portée biblique. Il porte en lui les convictions chrétiennes de Marie-Claude Sei Dominici, l'attachement à sa terre natale et à Lucciana où sont les racines de ses parents. Le chagrin aussi, puisqu'au moment où elle sculptait cette représentation divine, elle avait eu la douleur de perdre en l'espace de quelques mois son père, sa mère et son frère. Dès lors, cette création confinait à une expérience mystique intime et exclusive, marquant ainsi une étape majeure de sa vie.
Aujourd'hui, l'artiste émet un seul vœu : que son Christ de bronze donne envie de prier. Au sein d'une commune aussi viscéralement attachée à la tradition religieuse et en ce lieu immémorial, son vœu ne peut être qu'exaucé.
Un monument de bronze et de marbre a été commandé au sculpteur Cyril de La Patellière par le prince Rainier III de Monaco en 1996. Placé devant l'église sainte-Dévote ce monument a été inauguré en présence de toute la famille princière et du sculpteur le 27 janvier 1997. Sept réductions se trouvent dans chaque église de la Principauté. Deux autres réductions moyennes se trouvent en Corse, offertes par le prince le 9 juin 2003.

NOTRE-DAME-DES-GRÂCES LAVASINA

La grande statue de la Vierge et de l’ enfant ( inspirée du tableau miraculeux), que l’on porte au procession date de 1883.
LAVASINA
C'est avec une même ferveur que des centaines de Bastiais mais également de
fidèles venus d'autres micro-régions se sont rendus, dès vendredi soir, au sanctuaire de Lavasina, à Brando.
Le site est exceptionnel, sur ce promontoire à quelques mètres d'une plage de
galets où se dresse le sanctuaire de Notre-Dame-des- Grâces. Mettre un cierge à
Lavasina, est devenu une expression bastiaise vieille aujourd'hui de...330 ans. Une dévotion intacte comme on pouvait le constater dans la soirée de vendredi.
Si certains n'ont pas dérogé au rite du traditionnel... repas des « tripette » c'est la procession conduite par l'évêque de Corse, Mgr Jean-Luc Brunin, qui mettait en lumière cet attachement à Notre dame des Grâces.
TABLEAU MIRACULEUX
Vénérée depuis 330 ANS
Description du tableau (par Jacques Semedei, historien local) qui fut publiée à Naples en 1737 :
«Au premier plan de profil, à genoux devant son fils et quelque peu inclinée, la Vierge passe son bras autour du Bambino qui est nu.
Elle le couvre d’ un pan du long voile transparent qu’elle porte sur ses épaules.
L’ enfant Jésus se tient debout sur la jambe gauche et, de l’ autre, se joue dans les plis du manteau maternel. Il étreint sa Mère dans ses petits bras.
Au second plan, Saint-Joseph, debout, appuie familièrement sur un bâton.
Derrière la Vierge on voit Sainte-Elisabeth à genoux et de profil. Devant elle, Saint-Jean-Baptiste enfant tient de la main gauche une croix surmontée d’ une banderole. Un paysage peu distinct forme le fond de la scène.»
LE COURONNEMENT DU TABLEAU
Avant Après
Sur l’initiative des Franciscains et en particulier du Père Isidore-Marie Luciani.
A la demande de l’ évêque de Corse, et du ministre général des Franciscains, le Pape Pix XII du couronnement de la Vierge et de l’enfant sur le tableau miraculeux de Lavasina.
Le bref pontifical est daté du 12 aout 1949 ; 15 jours plus tard, Monseigneur Ilosa vient consacré l’église de Lavasina.
Les solennités sont célébrées les 17 et 18 mai 1952 sur la place Saint-Nicolas en présence d’ une foule estimée à 30 000 personnes. Etaient présent les autorités
civiles et religieuses parmi ces dernières, notons la présence de Monseigneur
Roncalli qui deviendra 6 ans plus tard le Pape Jean XXIII.
TABLEAU MIRACULEUX
Son histoire c'est celle des miracles !
"Selon Mgr Rodié. Au début du XVIème siècle, la famille Danese vit du commerce du vin entre la Corse et la péninsule italienne. Un jour, un de ses débiteurs proposa au chef de famille de régler sa dette en lui envoyant une peinture à caractère religieux (une Vierge à genoux passant son bras gauche autour de son Fils et le couvrant d'un voile transparent, avec Saint-Joseph, Sainte-Elisabeth et Saint-Jean-Baptiste.
Les spécialistes d'histoire de l'art pensent qu'il s'agit de la copie d'une œuvre de l'école du Pérugin, conservée dans l'église Saint-Apollinaire, à Rome.
Un texte tardif explique que ce tableau parvint au négociant accompagné de la somme due. Jacques Danese employa cet argent à restaurer un minuscule oratoire d'une capacité maximale de 15 personnes), dédié à Notre-Dame.
Les membres de la famille Danese, propriétaires de la modeste chapelle qui se dressait à l'époque, firent installer le tableau qui représentait la Madonna.
Ce tableau reçu en créance d'un client romain. En le déballant on constata alors qu'il contenait le montant en espèce ! Le tableau fut alors exposé dans la chapelle.
Deux ans plus tard, une tertiaire de Saint François. En 1675, sœur Marie-Agnès, religieuse de Bonifacio, paralysée, depuis plusieurs années, vint à la chapelle de la Madone. Elle fit oindre ses jambes avec l'huile de la lampe qui brûlait devant le
tableau. Elle recouvrit brusquement l'usage de ses membres tandis qu'elle priait devant l'image de l'oratoire. Des foules accoururent de toute la Corse et d'Italie pour prier et sentir la présence protectrice de Notre-Dame-des-Grâces.
En 1779, la Corse et principalement la région de Bastia, connut une sécheresse
catastrophique, les corses vinrent en grand nombre en procession au sanctuaire de Lavasina, implorer la cessation de ce fléau ; une pluie abondante mit fin
soudainement à la sécheresse.
Ce miracle est chanté dans un long poème de Guiseppe Giovanelli.
Bien que ce tableau n’ait aucun lien avec la nativité de la Vierge, et en raison de cette coïncidence, le 8 septembre devint un grand jour du pèlerinage de Lavasina
La dévotion prit de l'ampleur, les pèlerins affluaient, l'évêque de l'époque
Mgr Charles Fabricius Giustiniani ordonna la construction de l'église actuelle.
Un acte officiel de 1689 atteste que l'on célébrait tous les ans le 8 septembre. En raison des nombreuses grâces accordées, Notre-Dame-des-Grâces est devenue le titre officiel de Notre dame de Lavasina. Vendredi, la circulation devenue comme toujours inextricable à l'heure de la procession nocturne : le nombre des fidèles dépassait le millier. Lavasina n'en a pas terminé avec les célébrations, puisque les pèlerinages se poursuivront jusqu'au 30 septembre avec notamment une messe des malades programmée le lundi 17 septembre à 16 h 30
En 1676, Mgr Giustiniani, évêque de Mariana, décida de faire bâtir une nouvelle église, plus vaste, plus belle. La famille Danese donna alors le tableau au nouveau sanctuaire et accepta la démolition de l'ancien oratoire. Trois chapelains furent chargés de donner les sacrements sur le lieu.
Interrompue sous la Révolution française, le pèlerinage et le culte reprirent sous le Concordat. En 1856, l'église fut agrandie. Trois ans plus tard, les franciscains
furent appelés à prendre la tête du sanctuaire et, à cette occasion, on bâtit pour eux un couvent jouxtant le sanctuaire. Chassés à leur tout en 1903, ils retrouvèrent leurs fonctions pastorales en 1913.
En 1929, la façade de l'église a été recouverte de marbre et 4 colonnes de marbre gris ont été installées sur le perron. En mai 1952, Notre-Dame-de-Lavasina fut
publiquement couronnée, à la grande satisfaction des prêtres et des laïcs corses.
Aujourd'hui encore, chaque 8 septembre, des foules de pèlerins se rendent sur place. On y porte la Vierge miraculeuse en procession et on chante l'hymne corse.
Une forêt d'ex-voto encercle les murs du sanctuaire, témoignant des interventions surnaturelles en cet endroit.
Sur une plaque de marbre en chassée dans le pavement au seuil de l’Eglise,
on peut lire :
ANNO DOMINI
1677
DIE 7 SEPTEMBRIS
C’est donc le mardi 7 septembre 1677
« A l’heure de midi environ » que par-devant notaire, et en présence de témoins, Dominique Danese, parlant en son propre nom, au nom de son frère Nonce, et de son neveu, le fils de leur frère Ange, renonçait librement à tous les droits de sa famille sur l’ ancienne chapelle et donnait son accord pour le transfert du tableau dans la nouvelle église.
LA GESTION DU SANCTUAIRE
Pendant presque deux siècles, l'administration du sanctuaire fut confiée à des
procureurs laïcs, et le service spirituel, à des "chapelains", qu’ils étaient, chacun,
désignés par l'autorité diocésaine.
Cependant, vers 1770, les frères Mineurs Capucins durent temporairement assurer une sorte de gardiennage.
Les franciscains furent activement présent dans le sanctuaire à partir de 1859, en effet, Monseigneur Casanelli d'Istria évêque d'Ajaccio, offrit au ministre Général des Franciscains de céder à ses religieux la responsabilité du sanctuaire ; c'est aux franciscains que l'on doit l'embellissement du sanctuaire.
En 1903, la loi d'expulsion des "congrégations non autorisées," interrompit
pendant 10 ans le présence des franciscains, mais ils avaient eu le temps de
construire un couvent annexe à l'église.
Le 4 octobre 1913, Le climat étant devenu moins sectaire, l'évêque d'Ajaccio, Monseigneur Desanti favorisa résolument le retour des franciscains, et nomma chapelain le père Bernardin Giorgi de Sarrola-carcopino.
Enfin en 1938, pour éviter de nouvelles expulsions, Monseigneur Rodié, érigea le sanctuaire en église paroissiale, desservant les territoires de Lavasina et de Miomo, et le chapelain reçut le titre de Curé, ce qui le rendit inamovible.
En 1896, les corses du Vénézuella, offrirent la reproduction du tableau qui se trouve dans un haut-relief qui décore la façade, au-dessus de l’ entrée du sanctuaire.
Les vitraux, à droite et à gauche de la porte d’ entrée, représente Saint François, fondateur de l’ ordre des Franciscains et Sainte Claire, fondatrice de l’ordre des Clarisses, tous deux originaire d’ Assise, au XIII ème siècle.
Par la chapelle latérale gauche, dédiée en principe à Saint-Joseph, on vient
invoquer Notre-Dame-des-Grâces en se tournant vers la statue inspirée du tableau, on accède au brûloir où les cierges allumés sont des prolongements à la prière.
Fin mai 1954, fut inaugurée solennellement la statue de Notre-Dame qui surmonte le clocher.
La Vierge est tournée vers la mer et elle accompagne du regard ceux qui partent au loin.
"Salut, Reine et Mère universelle dont la faveur nous mène au Paradis...
Vers vous soupire et gémit notre cœur affligé en un océan de douleur et d'amertume.
Accueillez-nous, miséreux, dans les plis de votre saint voile et montrez-nous dans le ciel votre Fils.
Et sur tous nos ennemis, donnez-nous la victoire et puis, l'éternelle gloire, en Paradis !"
Bouton de connexion
En un clic devenez membre du site
Formulaire de contact
Utilisez ce formulaire pour vous inscrire ou pour tous renseignements








